Une centrale nucléaire tous les cinq ans, c'est le défi projeté par le département de l'énergie et des mines que dirige Chakib Khelil. Est-ce jouable, en ces temps de crise ? L'Algérie a-t-elle les moyens de ses ambitions ? Si elle arrivait à traduire dans les faits l'ensemble des projets inscrits dans sa politique sur les énergies propres, l'Algérie ferait mieux que beaucoup de pays, développés compris, dans le domaine des énergies renouvelables. Beaucoup de choses ont été faites jusque-là : d'abord sur le plan législatif, un texte de loi est en cours d'élaboration. Il est attendu qu'il soit voté par le Parlement avant la fin de l'année. La loi en projet prévoit, entre autres, la mise en place d'une somme de structures à impliquer dans le développement des énergies renouvelables, le nucléaire en tête. Un institut spécialisé dans les énergies renouvelables ainsi qu'un institut de génie nucléaire seront créés dans cette perspective. Ces instituts viendront consolider la fonction de formation dans le secteur de l'énergie et des mines. Autre acte fondamental dans la promotion des énergies propres : la coopération. Au cours de ces dernières années, une série d'accords de coopération dans le nucléaire civil ont été signés. On en retient deux : un premier conclu avec les Etats-Unis et le deuxième avec la France. D'autres accords sont prévus avec d'autres pays. Cette coopération d'Etat à Etat a été élargie à des organismes spécialisés tels que l'Agence européenne de l'énergie, l'une des plus importantes institutions dans le domaine de l'énergie. Les Européens, mais il n'y a pas qu'eux, travaillent aujourd'hui au développement tous azimuts des énergies renouvelables, dont le solaire et l'éolien. Une alternative, un substitut au pétrole ? Les Européens veulent en fait une sécurité durable en matière d'approvisionnement gazier et pétrolier, surtout après les dernières péripéties qu'ils ont vécues dans le sillage du conflit gazier entre la Fédération de Russie et l'Ukraine. Un partenaire européen de taille a déjà jeté les premiers jalons de partenariat avec une société algérienne. Il s'agit de l'espagnol Abener. C'est un projet réussi. Il a été monté avec l'algérienne New Energy Algeria (NEAL). Les deux entreprises se sont ainsi lancées dans la production de l'électricité hybride. C'est à la mesure des ambitions des deux associées, car il s'agit d'une production à cycle combiné (gaz, solaire). Une technique à la pointe de la technologie moderne. Repère à retenir, la centrale hybride, en construction aujourd'hui à Hassi R'mel, est détenue à hauteur de 66% par Abener, et de 34% par NEAL et la Banque extérieure d'Algérie. C'est le premier projet d'une série programmée par la société NEAL. Cette dernière travaille à des projets similaires : un à Meghaier et un autre à Naama. NEAL table sur un investissement estimé à 2,9 milliards de dollars. C'est colossal en valeur. Le solaire thermique reste moins cher que le solaire voltaïque. L'Algérie veut produire 5% de son électricité à partir de l'énergie solaire d'ici à 2015. Y. S.