A partir de 2020, l'Algérie se dotera d'une centrale nucléaire tous les 5 ans. Si les cours du pétrole se maintiennent à ce rythme, «nos recettes pétrolières ne devraient pas dépasser les 30 milliards de dollars» a soutenu, hier, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, qui s'exprimait sur les ondes de la Radio nationale. C'est le temps des vaches maigres. Les recettes pétrolières rétrécissent comme une peau de chagrin. Le matelas financier se dégonfle. En 2008, les recettes pétrolières avaient atteint 76 milliards de dollars. En janvier, l'économie algérienne avait déjà enregistré un manque à gagner de 4 milliards de dollars. Et quand on sait que la tendance à une croissance de la demande pétrolière de plus de 1% n'est plus d'actualité, en raison de l'aggravation de la crise financière internationale, le pire est à craindre. «2008 fut une année exceptionnelle. On ne reverra plus jamais des prix moyens de 100 dollars cette année», a souligné hier Chakib Khelil. Longtemps ignorée par les responsables, la réalité s'impose aujourd'hui d'elle-même. La santé budgétaire du pays risque de connaître quelques perturbations. «Nous sommes face à des années de vaches maigres», a déclaré le Président Bouteflika à partir de Ghardaïa. Sur un autre plan, Chakib Khelil a affirmé que l'Algérie se dotera d'une centrale nucléaire tous les cinq (5) ans après sa première centrale dont l'acquisition est prévue probablement en 2020. Sur le plan législatif, il a indiqué que le projet de loi sur l'énergie nucléaire, qui a été soumis au gouvernement pour examen, prévoit notamment la création d'une Agence nationale de sûreté et de sécurité nucléaire relevant de l'Etat, qui sera chargée de superviser et de contrôler l'utilisation de l'énergie nucléaire, et la mise en place d'une société de développement et de recherche dans le domaine de l'énergie électro-nucléaire. Le ministre a ajouté, toutefois, qu'il sera donné beaucoup plus d'importance à l'énergie solaire car moins polluante alors que «l'énergie nucléaire pose problème, en particulier pour l'uranium dont nous n'avons pas la possibilité d'enrichir et de retraiter une fois utilisé».