Au faste déployé à l'aéroport royal de Koweït City, où un cérémonial grandiose a été mis en place pour l'accueil du président de la République, et ce, en présence de l'ensemble de la famille royale - privilège rare-, à sa tête cheikh Sabah Al Ahmed Al Djaber Al Sabah, émir du Koweït, on peut sans équivoque affirmer que le périple de Abdelaziz Bouteflika dans ces deux pays du Golfe, puisqu'il se rendra dans deux jours au Qatar, est déjà marqué par le sceau de visite d'Etat de très haut niveau et augure des perspectives de signature d'accords politico-économiques qualitatifs, à même de conforter «le cadre de la démarche commune pour le renforcement des relations bilatérales entre l'Algérie et ces deux Etats frères dans différents domaines», comme se plaisent à le souligner des sources diplomatiques des différentes parties au cours de leurs contacts avec les médias algériens locaux qui, à l'image de la presse koweïtienne et des chaînes de télévision de l'émirat, ont consacré nombre d'émissions et de commentaires élogieux à cette visite officielle du chef de l'Etat - première du genre- tout en mettant en exergue le redéploiement de l'Algérie sur la scène internationale sous la direction de Abdelaziz Bouteflika, présenté comme un homme de sagesse et de paix, qui n'a manqué aucun rendez-vous des sommets arabes, comme l'a noté l'influent quotidien koweïtien Al Raï, proche du palais royal, notamment pour la défense de la cause palestinienne. C'est dans ce contexte, et dans cet état d'esprit d'excellence des relations politiques algéro-koweïtiennes que débutera aujourd'hui la visite officielle du chef de l'Etat, dont un programme chargé, au vu des audiences programmées, aura pour socle, afin de dynamiser encore plus les relations d'Etat, la consolidation des piliers de cette relation, à savoir la structure économique, commerciale d'investissement et de partenariat, tant ils offrent de grandes opportunités et ouvrent des perspectives prometteuses de coopération bilatérales, par le biais de contacts entre les hommes d'affaires algériens et leurs homologues koweïtiens. Au-delà des entretiens officiels, dont le point d'orgue aura lieu en milieu de matinée, au centre de conférence du palais Al Bayane, entre Abdelaziz Bouteflika et l'émir du Koweït, afin de passer en revue les différentes questions arabes, régionales et internationales d'intérêt commun dans le cadre de «la continuité de la coordination et de la concertation politique» entre l'Algérie et le Koweït, le président de la République aura, au cours de l'audience qu'il accordera au directeur général du Fonds koweïtien du développement de l'économie arabe et du responsable de l'organisme général de l'investissement, à expliquer et à convaincre de l'intérêt qu'il accorde aux secteurs de l'énergie, des télécommunications, des finances, de l'agriculture, de l'habitat et de l'urbanisme, vecteurs phares de son plan de relance économique, où les hommes d'affaires koweïtiens, pourtant présents en force à l'occasion de forums d'investissement en Algérie, ont, certes, manifesté leur volonté d'investir en prospectant différentes opportunités, mais tardent à les concrétiser. A l'image du groupe Koweït Investissement Building qui a soumis une étude pour la création d'une filiale de la Banque koweïtienne de financement en Algérie, du projet d'un centre touristique à Aïn Taya à l'est d'Alger, ou comme le groupe Al Babitine qui a exprimé le désir d'investir dans le secteur de l'industrie avec le projet d'une usine de construction de voitures à Taghit, d'une usine de plâtre blanc à Laghouat et dans une compagnie de ligne aérienne intérieure à Alger. En chef d'Etat avisé, Abdelaziz Bouteflika n'a jamais cessé, au cours de ses différentes visites à l'étranger, de tirer nombre de bénéfices des signatures d'accords économiques de très haut niveau, au moment où le climat d'investissement en Algérie «est devenu plus attractif grâce à la mise à niveau des entreprises, et à l'opération de privatisation ainsi qu'à l'élaboration de la stratégie industrielle nationale plus que porteuse et prometteuse», comme l'expliquent les membres de la délégation algérienne qui accompagnent le Président à leurs vis-à-vis respectifs. B.-C. H. In La Tribune du 20/04/2008