A quelque chose malheur est bon, dit le proverbe. «Et peut être détesteriez-vous quelque chose alors que c'est un bienfait pour vous», confirme un verset du Coran. La baisse des recettes de l'Algérie de près de la moitié à partir de 2014 suite à la chute des cours du pétrole, première source de revenus du pays, illustre ces deux aphorismes. La fonte de la rente pétrolière nous appris à nous serrer la ceinture et retrousser les manches. Les pouvoirs publics ont ainsi adopté un nouveau modèle de croissance économique basé sur la rénovation de la politique fiscale et budgétaire pour une gestion rationnelle et rigoureuse des finances et la diversification de l'économie pour diversifier les sources de revenus et se libérer de la dépendance pétrolière. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, qui s'exprimait, hier, lors d'un séminaire international sur «l'optimisation de la gestion de la trésorerie», organisé par l'Association internationale des services du Trésor (Aist), a expliqué que la réforme du système fiscal induite par la nouvelle approche vise à assurer une couverture progressive des dépenses de fonctionnement par les revenus de la fiscalité ordinaire, lesquels devront progresser grâce à la généralisation de la gestion électronique de l'impôt et au renforcement de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales. Or, qui dit «gestion électronique», dit «dématérialisation», qui devra aller jusqu'au bout : la démonétisation, l'arme fatale contre cette impressionnante masse de fonds informels alimentant l'économie parallèle. Le directeur général de la comptabilité au ministère des Finances l'a d'ailleurs implicitement confirmé en affirmant que l'identification, le suivi et le contrôle des contribuables et de leurs activités constituaient un «enjeu majeur» pour l'optimisation de la recette. Et cette gestion de l'impôt passe par la maîtrise de l'assiette fiscale, l'éradication du secteur informel, la lutte contre l'évasion fiscale et la limitation de la dépense fiscale à des créneaux porteurs et garantissant un impact appréciable sur la croissance et le développement économiques, expliquera-t-il. Cette organisation opérationnelle, il ne restera plus qu'à mettre en place des mécanismes de gestion de la trésorerie de l'Etat pour une meilleure maîtrise des dépenses publiques. C'est là un travail de «techniciens» qui plancheront sur ces dispositifs devant permettre à ceux qui tiennent les cordons de la bourse de disposer, en temps réel, des informations relatives aux recettes et aux dépenses dans leurs différentes étapes d'exécution pour pouvoir établir les plans budgétaires et réguler les flux de trésorerie. H. G.