Les prix du pétrole remontaient légèrement hier, du fait direct de la volonté de l'Arabie saoudite de réduire encore ses exportations après la réunion de l'Opep et de ses partenaires à Saint-Pétersbourg en Russie. Les marchés sont donc tournés vers l'Organisation mais la forte production américaine endigue de plus belle ses efforts de baisse de production. Sur le front des prix, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 48,47 dollars sur l'ICE de Londres, en hausse de 41 cents. Dans les échanges électroniques sur le Nymex de New-York, le baril de WTI, pour la même échéance, gagnait 33 cents à 46,10 dollars. En dépit de cette hausse mécanique, les marchés restent méfiants sur les perspectives de l'accord de limitation de la production qui lie l'Opep et ses dix partenaires, dont la Russie, depuis le début de l'année. Cependant, malgré cette volonté manifeste de l'Arabie saoudite de réduire en même temps ses exportations et sa production, de façon substantielle (de 7,2 mbj entre janvier et mai, à 6,6 mbj), les marchés restent d'autant plus sceptiques que l'Organisation de Vienne n'a pas modifié profondément son engagement lors de la réunion de suivi de l'accord à Saint-Pétersbourg. Mais le niveau élevé des exportations globales, alors même que la production est censée être en baisse, inquiétait en effet les marchés. Les données relevées par des entreprises qui suivent les navires pétroliers par satellite, ont fait état d'une hausse nette des chargements de pétrole en juin et en juillet, que ce soit par les producteurs membres de l'Opep ou non, ont relevé des analystes de Morgan Stanley. On attend donc que les efforts de l'Arabie saoudite de réduire davantage sa production et ses exportations, et qui presse les autres pays exportateurs de suivre son exemple, produisent, à plus ou moins court terme, leurs effets positifs. En attendant, et après un rebond initial, les cours du baril sont repartis à la baisse ces dernières semaines, sous la barre psychologique des 50 dollars. Il est donc escompté un surcroit d'efforts de réduction de l'offre globale de l'Opep et de ses partenaires, mais surtout que certains pays, qui n'appliquaient pas totalement les engagements pris fin 2016, fassent preuve de bonne volonté et de meilleure discipline. Il est également attendu de la Libye et du Nigeria, pourtant exemptés de l'accord de limitation de la production en raison de troubles affectant leurs productions, de réduire un peu la tendance haussière de leurs exportations. Selon le ministre saoudien de l'Energie Khaled Al-Faleh, le Nigeria s'est ainsi engagé à se joindre aux baisses de l'offre quand sa production sera revenue à 1,8 million de barils par jour. N. K.