L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et d'autres gros producteurs non membres, dont la Russie, se sont retrouvés à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), pour faire le point sur leur accord de fin 2016 devant limiter la production et enrayer l'effondrement des prix. Globalement, il en ressort une satisfaction quant aux engagements pris par les producteurs pour sauver le marché pétrolier de la grave crise connue en 2014. Les principaux pays exportateurs de pétrole ont affiché leur volonté d'accentuer la réduction de leur offre en l'appliquant plus strictement et en l'étendant au Nigeria. En effet, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a estimé que la mise en œuvre de l'accord de coopération entre les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et non-OPEP est «globalement excellente». «C'est pour moi une réelle satisfaction que de constater que la mise en œuvre de l'accord de coopération est globalement excellente, affichant un taux de conformité historiquement élevé. C'est indéniablement un signe de réussite dont nous devons être fiers», a déclaré M. Guitouni lors de la quatrième réunion du Comité ministériel de Monitoring conjoint OPEP et non-OPEP (JMMC), a indiqué un communiqué du ministère de l'Energie. Il a, en outre, témoigné de la volonté de l'Algérie de coopérer avec les pays OPEP et non-OPEP «dans un esprit de continuité» et «dans le but commun de stabiliser le marché pétrolier et préserver ainsi les intérêts mutuels de nos pays», soulignant que l'Algérie «continuera à œuvrer à la recherche de solutions qui soient satisfaisantes pour tous». Il a remercié ses homologues membres du JMMC et le pays hôte (Russie) pour «les efforts engagés» pour la mise en œuvre de la déclaration de coopération du 30 décembre 2016. L'OPEP et onze pays producteurs non-OPEP se sont engagés dans une réduction de leur production devant durer jusqu'en mars 2018 afin de réduire l'excès d'offre qui pèse sur les cours de l'or noir. Cette rencontre du JMMC a permis d'évaluer le niveau d'application de l'accord de réduction de la production et d'élaborer éventuellement des recommandations en vue d'apporter des ajustements pour mieux stabiliser le marché pétrolier. Les recommandations seront ensuite soumises à la prochaine réunion de l'OPEP. Le JMMC a été créé à la suite de la 171e Conférence ministérielle de l'OPEP tenue en novembre 2016 et de la Déclaration de coopération ultérieure faite lors de la réunion ministérielle conjointe OPEP-non-OPEP tenue en décembre 2016 à Vienne. Le JMMC est composé de trois pays membres de l'OPEP (Algérie, Koweït et Venezuela) et de deux pays non membres (Russie et Oman). De son côté, l'Arabie saoudite a promis hier d'accentuer ses efforts de réduction de l'offre de pétrole et pressé les autres pays exportateurs, réunis à Saint-Pétersbourg, de suivre son exemple. A l'issue de la rencontre, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al-Faleh, a dit vouloir s'adresser «de front» à cette tendance baissière et souligné que l'Arabie saoudite avait réduit son offre au-delà de ses engagements. Il a expliqué qu'avec la hausse de la demande intérieure attendue en août, ses exportations seraient limitées à 6,6 millions de barils par jour, contre plus de 7,2 millions certains mois de 2016. «C'est un signe de notre engagement (...) et nous espérons que nos collègues prendront aussi des mesures», a-t-il insisté, relevant que certains pays, au contraire, n'appliquaient pas totalement les engagements pris fin 2016. «Nous avons discuté avec eux, ils ont promis de remédier à la situation et j'irai dans ces pays pour parler avec leurs autorités si nous ne voyons pas les mesures correspondantes», a-t-il prévenu. Le Nigeria s'engage Selon le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, la réunion a également abordé en détail la situation de la Libye et du Nigeria, exemptés de participer à l'accord en raison de troubles affectant l'industrie pétrolière et dont les exportations ont tendance à augmenter. Selon Khaled Al-Faleh, le Nigeria s'est ainsi engagé à se joindre aux baisses de l'offre quand sa production sera revenue à 1,8 million de barils par jour. Les ministres ont insisté sur les effets concrets de l'accord de novembre dernier, respecté, selon eux, à 98%, pour stabiliser le marché. Selon eux, il a permis de réduire l'offre au total de plus de 350 millions de baril de pétrole, tandis que la demande reprend grâce à la bonne santé actuelle de l'économie mondiale. Hier, les prix du pétrole remontaient légèrement en cours d'échanges européens. Vers 10H35 GMT (12H35 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 48,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 41 cents par rapport à la clôture de lundi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 33 cents à 46,10 dollars. Les cours de l'or noir remontaient hier sans effacer leurs pertes de jeudi et de vendredi. Un rééquilibrage du marché en vue Le Comité ministériel conjoint de suivi des pays de l'Opep et des pays non-Opep (JMMC) a exprimé, hier à Saint-Pétersbourg, sa conviction que le marché pétrolier mondial enregistre «une tendance vers un rééquilibrage». A l'issue de sa quatrième réunion tenue à Saint-Pétersbourg, le Comité ministériel a estimé sur la base du rapport de la commission technique chargée du suivi de la mise en œuvre de l'accord de réduction de la production de pétrole, que «le marché du pétrole effectuait des progrès constants et significatifs vers le rééquilibrage». «Le renforcement continu de la reprise mondiale est en cours, avec une stabilité du marché du pétrole qui reste un facteur déterminant. La volatilité du marché a été plus faible ces dernières semaines, alors que les flux d'investissement ont visiblement commencé à s'améliorer dans l'industrie». L'Opep et onze autres pays, dont la Russie, sont engagés depuis le début de l'année dans une réduction de leur production devant durer jusqu'en mars 2018 afin de réduire l'excès d'offre qui pèse sur les cours de l'or noir. Selon le ministre russe, Alexandre Novak, une nouvelle prolongation de l'accord au-delà de son terme prévu, en mars 2018, avait été évoquée, mais aucune décision ferme n'avait été prise. Ces efforts de baisse de l'offre sont appliqués sans la participation des Etats-Unis, qui ont émergé comme un producteur majeur ces dernières années grâce au pétrole de schiste. Dans un entretien à la chaîne russe RBK-TV, le secrétaire général de l'Opep, Mohammad Sanusi Barkindo, a indiqué que des contacts avec des représentants américains du secteur étaient prévus au quatrième trimestre. «Nous espérons qu'avec le temps, les producteurs américains se joindront à nous et à nos efforts communs pour ramener la stabilité», a-t-il déclaré, sachant que les producteurs américains sont aussi concernés par la baisse des cours. Des entreprises pétrolières américaines ont été touchées fortement par la crise pétrolière.