Plus de deux mois après la démission des rangs du RCD du président de l'Assemblée populaire communale (APC) de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, et de celle de près de 70 militants des sections communales de Tizi Ouzou et d'Iboudraren, le parti a décidé de riposter à travers une conférence de presse que son président du bureau régional, Malik Hessas, et quatre de ses élus à l'APC de Tizi Ouzou ont animé, hier, au siège de cette formation politique dans la ville des genêts. D'emblée les conférenciers veulent se réapproprier le bilan attribué au seul président de l'APC. «Conscient des insuffisances dans la gestion de notre tête de liste, le RCD nous a, dès le départ, instruit pour travailler en équipe et veiller à pallier aux manquements», affirment-ils dans une déclaration liminaire, non sans estimer que le bilan de l'APC du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou ne peut être celui d'un seul homme, mais «celui d'un groupe qui a travaillé avec dévouement sous les orientations du parti qui nous a mandatés». En somme, si le bilan du mandat en cours à l'APC de Tizi Ouzou est positif, ce n'est pas l'œuvre du président sortant qui a démissionné avec fracas du RCD et qui compte se présenter sur une liste de candidats indépendants, mais le travail d'une équipe de militants du parti. D'ailleurs, les animateurs de la conférence ont cité les trois principaux thèmes de campagne électorale de 2012, à savoir la prise en charge de la problématique des déchets ménagers, l'amélioration des services de l'état civil et le règlement définitif du refus d'inscription des prénoms amazighs. Pour les responsables locaux du parti, ce sont les thèmes de campagne du RCD et non du seul Ouahab Aït Menguellet qui a démissionné du parti uniquement parce qu'il n'a pas été porté sur la liste des candidats aux élections législatives, contrairement à ce qu'il a avancé, accuse Malik Hessas. «L'éthique dit que quand on quitte son parti, on remet son mandat d'élu», précise encore le président du bureau régional du RCD, qui ne manquera pas de dénoncer les représailles dont sont victimes certains élus locaux du parti, particulièrement Salim Hammoutene, qui a été «dépermanisé» par le maire actuel «parce qu'il a refusé de démissionner du RCD». «Nous allons l'ester en justice et la wilaya avec. On attend seulement l'arrêté de dépermanisation pour cela», indique en outre Malik Hessas, qui ne manquera pas de dénoncer la «manipulation» qui a entouré les séries de démissions collectives que le parti a connues au lendemain des élections législatives du 4 mai dernier. Pour lui, ce ne sont pas de vraies démissions parce que la démission est un droit mais elle doit répondre aux normes, notamment le dépôt de cette démission au siège du parti et la remise de la carte de militant. Il annoncera dans, par la même occasion, que des centaines de militants ont rejoint le parti au lendemain du dernier scrutin législatif. M. B.