Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi Sur les quais des ports de pêche algériens, les prix des ressources halieutiques n'ont jamais connu une si grande hausse. L'exemple nous vient de la sardine, qui s'est écoulée la semaine dernière à 300 DA le kilo. Chercher des explications à cette tendance haussière sur le poisson bleu est du moins légitime lorsque l'on sait que le poisson blanc n'est plus abordable depuis belle lurette par les ménages, ce qui a amené ces derniers à se rabattre sur la sardine. Au 4e Salon international de la pêche et de l'aquaculture, qui a ouvert ses portes, hier, aux palais des expositions des Pins maritimes, la question de la cherté de la sardine sur le marché national y est souvent revenue sur les lèvres. Des cadres du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, présents à cette manifestation, ont tenté tant bien que mal de donner des explications mais sans trop convaincre. Pour eux, le secteur de la pêche est encore en phase de restructuration et ce n'est qu'à «l'horizon 2015 que le fruit des investissements sera palpable sur le terrain». En somme, l'abondance des produits de la pêche ne sera visible qu'à cette échéance. Il est à craindre que, d'ici là, les prix grimperont davantage et, par la même, ceux des poissons considérés comme étant destinés aux familles à faible revenu. Du côté des gens de la mer, c'est un autre son de cloche. Un patron pêcheur, rencontré au niveau du stand de la chambre nationale de la pêche, nous a expliqué les causes de la cherté de la sardine : «La rareté du poisson bleu ne date pas d'hier.» Selon note interlocuteur, «le phénomène a commencé en septembre 2007». D'après lui, la biomasse accuse un déficit qui s'accentue d'année en année. «Les raisons sont multiples. L'indiscipline et le non-respect des règles de pêche et d'autres paramètres contraignant le développement de le faune marine ont, eux, comme incidence, le poisson fuit nos côtes». Mais la goutte qui a fait déborder le vase est, semble-t-il, selon notre interlocuteur «la nouvelle réglementation du secteur de la pêche entrée en vigueur depuis janvier 2008». Un dispositif mal accueilli par les petits métiers. Nombre de ces derniers ont fini par mettre la clé sous le paillasson. «Et, du coup, il en a résulté une baisse de l'activité dans le secteur», a rappelé notre locuteur. En ajoutant le phénomène de la rareté du poisson sur nos côtes n'a fait qu'aggraver la situation au point où les ports de pêche sont entrés peu à peu en phase de léthargie. Dans l'attente d'une reprise d'activité, le poisson congelé sera là pour nous faire patienter. Rappelons enfin que le 4e Salon de la pêche et de l'aquaculture a été inauguré en présence de plusieurs ministres. Salon qui connaît la participation de 46 participants, dont 16 étrangers.