Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«Nous ne reconnaissons que les diplômes de valeur internationale» Le ministère répond aux étudiants algériens de l'Institut de recherche et d'études arabes du Caire :
Le torchon brûle entre les étudiants et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. A l'origine de ce nouveau bras de fer, la non reconnaissance des diplômes acquis dans des universités étrangères par les étudiants algériens. La question est au cœur d'un vif débat surtout lorsque l'on sait qu'une dizaine d'étudiants algériens observent un sit-in et une grève de la faim depuis plusieurs jours devant l'ambassade d'Algérie au Caire. Ces derniers revendiquent haut et fort la reconnaissance des diplômes de magistère et de doctorat acquis au niveau de l'Institut de recherche et d'études de la Ligue arabe au Caire. Mais à cette requête, le département de Harraoubia a opposé un niet catégorique prétextant que cet institut n'est en aucun cas une institution universitaire. Cependant, Mustapha Haouchine, directeur de l'enseignement au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a affirmé hier, au cours d'un point de presse organisé au siège du ministère, que «les portes sont toujours ouvertes» à ces étudiants désireux d'obtenir une équivalence de leurs diplômes avec le magister et le doctorat délivrés par les universités algériennes. «La reconnaissance des diplômes étrangers est un acte pédagogique et scientifique. C'est aussi un acte de souveraineté nationale. La loi algérienne fixe clairement le cadre général de la reconnaissance des qualifications universitaires qui est déterminée également par des conventions internationales multilatérales et bilatérales», a précisé notre interlocuteur qui a rappelé que les services habilités du ministère continuent de recevoir le plus normalement possible des demandes d'équivalence. A cet effet, il nous a été révélé hier que la commission nationale d'équivalence, composée de professeurs de haut rang et de plusieurs sous-commissions, chargée d'expertiser selon des critères pédagogiques et scientifiques les diplômes étrangers faisant l'objet d'une demande d'équivalence en bonne et due au forme, a reçu ces deux dernières semaines plus de 50 dossiers des diplômés de l'Institut de recherches et d'études de la Ligue arabe au Caire. Ainsi, selon M. Haouchine, ladite commission a bel et bien entamé leur examen. Elle aurait même répondu à certaines de ces demandes. Mais a-t-on répondu positivement à ces demandes ? A cette question, M. Haouchine ne soufflera pas un mot. Et pourtant, il n'a pas hésité à mettre en cause la crédibilité de l'organisme égyptien où plus de 1 000 étudiants algériens sont inscrits pour suivre des formations de deuxième cycle en sciences économiques, politiques et juridiques. «En Algérie, l'accès au magistère au sein de nos universités se fait à l'issue d'un concours organisé annuellement et ce n'est qu'après étude de dossiers de candidature, sur le double plan administratif et pédagogique, que se fait la sélection des candidats admissibles au concours. Or, dans cet institut égyptien, il n'existe aucune condition particulière, ni complémentaire, pour l'accès à la formation. Il suffit seulement de payer les frais d'études qui y sont exigés pour obtenir un diplôme», a souligné notre interlocuteur qui nous apprend par la même occasion que le nombre des étudiants algériens inscrits au sein de cet institut dépasse de beaucoup le nombre d'inscrits en magistère dans l'ensemble des universités du pays. A ce titre, le ministère de l'Enseignement supérieur avoue ne pas comprendre le flux important d'étudiants algériens ayant rejoint cet établissement égyptien. D'autant plus qu'aucun de ces étudiants n'a consulté au préalable ses services habilités avant de s'engager dans cette démarche. Enfin, il est à signaler que des commissions scientifiques qualifiées ont été installées afin de prendre toutes les dispositions nécessaires pour le traitement de demandes d'équivalences des étudiants algériens de l'Institut des recherches et des études arabes en Egypte. Néanmoins, Mustapha Haouchine n'y est pas allé par quatre chemins pour mettre en garde les postulants. A ce sujet, il signe et persiste : «Nous ne reconnaissons que les diplômes de valeur internationale.» A. S.