Synthèse de Badiaa Amarni à la veille de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP) aujourd'hui à vienne, l'expert en pétrole, Noredine Aït Laoussine, a déclaré hier à l'APS qu'«un respect plus rigoureux de l'accord d'Oran par l'ensemble des pays membres de l'OPEP aurait un meilleur effet sur les prix du pétrole qu'une nouvelle réduction de la production».Selon lui, le plus important «n'est pas tant le niveau de la baisse à convenir, mais le respect des baisses décidées qui n'ont pas encore été totalement atteintes». Car, toujours de l'avis de l'ex-ministre de l'Energie installé à Genève, l'organisation pétrolière «n'a finalement retiré du marché qu'environ 3 des 4,2 millions de barils/jour représentant les trois réductions déjà arrêtées en 2008».Il fera savoir que «l'option du maintien du niveau de la production à Vienne pousserait tous les pays membres à contribuer à la baisse selon la règle convenue, alors qu'une nouvelle décision de réduction induirait, sans amélioration de la discipline, à une répartition inégale des sacrifices entre les pays membres, ce qui affaiblirait la crédibilité de l'organisation». La solution idéale qu'il préconise serait «une application rigoureuse des réductions déjà décidées, assorties éventuellement d'une nouvelle baisse à convenir, soit lors de la réunion de dimanche [aujourd'hui], soit lors d'une réunion extraordinaire qui pourrait se tenir ultérieurement et qui serait mise en œuvre dès que l'accord d'Oran aura été respecté intégralement». Interrogé sur une nouvelle réduction de la production par l'OPEP, le président d'Energie Consulting Services (Nalcosa), dont le siège est à Genève, a fait savoir : «Logiquement, elle le fera puisque la demande mondiale a poursuivi sa régression de façon substantielle depuis la réunion d'Oran.» S'appuyant sur les dernières prévisions, il a déclaré que «la demande sur le pétrole OPEP pour l'année en cours est d'au moins 1 million de barils/jour inférieure aux estimations faites il y a quelques mois». Si une nouvelle baisse de la production venait à être décidée, de l'ordre de 1 million de barils/jour, «cela permettrait de remettre les pendules à l'heure en boostant les prix du brut à condition qu'elle soit appliquée intégralement au même titre que les précédentes réductions», tient-il à préciser. A la question de savoir si l'objectif fixé par l'OPEP de faire remonter le prix du pétrole à 75 dollars le baril, M. Aït Laoussine dira : «Compte tenu des effets de la récession mondiale et de l'excèdent considérable de capacité de production qui en résulterait pour l'OPEP, il ne saurait être atteint à court terme. Ce but sera réalisé à long terme à condition que les principaux importateurs ne décident pas de concrétiser les mesures déjà envisagées pour freiner la consommation en hydrocarbures afin de lutter contre le réchauffement climatique et assurer la sécurité de leur approvisionnement énergétique.»