L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit continuer à assumer le rôle de fournisseur résiduel sur le marché pétrolier, a estimé l'expert pétrolier algérien, M. Nourredine Aït Laoussine, dans une analyse parue dans le dernier numéro de Med Energie. Selon M. Aït Laoussine, il est “vain” d'espérer une amélioration dans l'immédiat de la part de marché de l'Opep, qui pourrait résulter d'un retour à l'ancien prix de référence de 21 dollars ou même de 18 dollars le baril. Il a relevé également qu'avec la baisse du dollar, le prix moyen de 25 dollars visé, aujourd'hui, par l'organisation s'est considérablement rapproché en valeur réelle du prix de référence de 21 dollars le baril en vigueur avant la crise de 1998. Pour M. Nourredine Aït Laoussine, également président de Nalcosa, une société de conseil dans le domaine de l'énergie, établie à Genève, la voie de salut pour les pays membres de l'Opep ne réside pas en une baisse du prix objectif actuel (25 dollars le baril) et encore moins dans une guerre des prix, mais elle consiste à continuer à gérer collectivement leur niveau de production. Cette gestion devra permettre le maintien du prix du pétrole à un niveau qui assure au moins la couverture de leurs besoins financiers, et à augmenter graduellement leur part de marché à l'avenir en développant des formules novatrices en matière de partenariat pour attirer les investissements privés au détriment de la zone non-Opep, avec l'espoir à terme de s'affranchir progressivement de leur dépendance quasi-exclusive à l'égard des revenus pétroliers. Il s'agit pour l'Opep, selon lui, de rechercher l'optimisation de ses revenus dans le cadre d'une stratégie à long terme. Cette stratégie est destinée à gérer la transition entre le besoin de défendre, aujourd'hui, une nouvelle donne de prix en sacrifiant la production et, à l'inverse, d'augmenter demain la production et sa part de marché, au détriment, si besoin, du prix lorsque ces pays membres ne seront plus aussi cruellement dépendants des revenus pétroliers et qu'ils seront alors en mesure de faire jouer au pétrole le rôle qu'il joue, en définitive, dans les pays producteurs développés. “Ils ne pourront le faire que s'ils s'engagent résolument dans un processus de réformes politiques et de développement économique et social accéléré”, a-t-il conclu.