Photo : Zoheïr De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Au cinquième jour de la campagne électorale à Annaba, ce n'est pas encore tout à fait la vitesse de croisière malgré les activités des candidats et de leurs représentants au niveau de la région. Au QG de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, situé à l'hôtel d'Orient sur le cours de la Révolution, cœur battant de la ville, c'est la bousculade. On vient de partout et même des communes les plus éloignées pour exprimer son soutien ou pour proposer son aide. RND, FLN et MSP, partis de l'Alliance présidentielle travaillent de concert et coordonnent entre eux pour réussir cette importante échéance électorale. La mouhafadha, ouverte jusque tard dans la nuit, ne désemplit pas : militants, sympathisants jeunes et moins jeunes s'y retrouvent pour discuter et décider de la marche à suivre pour investir telle ou telle cité, prendre contact avec les électeurs et les convaincre de voter le jour de l'élection. Dans la rue, ce sont les affiches, les drapeaux, les banderoles et des portraits géants des candidats qui sont accrochés au-dessus des permanences. De la musique du terroir et parfois même du rap local sont diffusés par les haut-parleurs ; des concerts de klaxons résonnent et des cortèges de voitures sillonnent les quartiers populaires de la ville en agitant des portraits des candidats. Bref, l'allure d'une campagne à l'algérienne comme d'habitude. Au théâtre communal, le QG de campagne de Bouteflika dirigé par Med Tayeb Laskri, recteur de l'université de Annaba, a projeté deux documentaires présentant au nombreux public, toutes les réalisations dont la ville de Annaba a bénéficiées durant les deux mandats : université, logements, équipements publics, écoles et lycées, routes et autres infrastructures. Une soirée musicale s'en est suivie animée par des artistes locaux, tous fervents partisans du Président qui est candidat à l'élection présidentielle. Cependant, et malgré tout ce tapage médiatique et toutes ces «exhibitions», les habitants ne s'y intéressent pas vraiment et la majorité «silencieuse», comme on dit, ne se sent pas concernée, chacun continue à vaquer à ses occupations. On aurait dit qu'il y a démission collective. Dans les quartiers populaires, à l'image de La Colonne, la cité SafSaf (les Allemands) ou encore El M'Haffer et El Fakharine, c'est à peine si on remarque quelques «affichettes» arrachées et déchirées ou la présence d'une permanence ouverte juste pour la circonstance. Le meeting et les contacts avec les populations sur le Cours de la Révolution, vendredi dernier, avaient quelque peu rendu l'espoir puisque les gens ont encerclé le candidat pour lui exposer leurs problèmes et l'on croyait que ce serait, là, le point d'accélération de la campagne. Il n'en fut rien et la situation n'a pas changé. L'arrivée très attendue de Abdelkader Bensalah, cet après-midi à Annaba pour y lancer une campagne de proximité, pourra peut-être apporter un plus au vu du poste qu'il occupe en tant que président de la Chambre haute du Parlement.