Le marché publicitaire en Algérie est en nette progression. Les investissements tous azimuts dans ce secteur, quoiqu'il demeurent en deçà de ce qui se fait dans d'autres pays, à l'instar de notre voisin marocain, ont augmenté de plus de 19% l'exercice écoulé par rapport à 2006, soit plus de 11,8 milliards de dinars. Des études établies par des bureaux d'expertise spécialisés dans ce domaine ont montré que l'Algérie s'efforce, mondialisation oblige, de se mettre à niveau face à une concurrence étrangère qui devient, faut-il le signaler, de plus en plus rude. Toutefois, ce secteur, en se référant à certains spécialistes en la matière, connaît quelques insuffisances en matière notamment de législation, de champ d'intervention et de relations entre agences de communication et annonceurs. Face à cet état de fait, dans l'objectif de développer davantage les investissements dans ce domaine, des journées euromaghrébines sur la communication publicitaire ont été organisées hier à l'hôtel El Aurassi d'Alger. Sous le thème «Pub en Algérie, Internet, quelle publicité pour quel Maghreb», cet événement, qui est à sa deuxième édition après celle d'octobre dernier tenue à Béjaïa, est co-organisé par le ministère de la Communication et la société RH. International Communication. Hier, au premier jour de la rencontre, il a été constaté que le marché publicitaire, en dépit des avances enregistrées, accuse un retard énorme en amont comme en aval. En effet, en plus des chiffres avancés par le représentant de ministre de la Communication, M. Saïd Doudane, lors de son allocution, certains intervenants ont montré du doigt certaines lacunes, entre autres, le manque d'organisation dans ce secteur et surtout l'absence d'une entité (association) pouvant faire converger les efforts de certaines agences de communication publicitaire (il en existe environ 800 en Algérie, ndlr), spécialisées afin de faire face à la concurrence des grosses boîtes étrangères. C'est ce qu'a suggéré, en tout cas, le directeur de RH International Communication. «Cette rencontre ne pourra que servir la construction de la communication publicitaire. Ces journées vont faciliter le rapprochement des idées sur la communication publicitaire», plaide-t-il. «C'est vraiment dommage qu'on n'ait pas une association qui nous permettra de savoir où l'on est maintenant», regrette la même source, qui a annoncé qu'un projet dans ce sens est en cours d'élaboration. Par ailleurs, les chiffres avancés par M. Doudane ont démontré que le secteur audiovisuel en Algérie (la télévision et la radio) a renversé, ces dernières années, la vapeur en termes de parts de marché publicitaire par rapport à la presse écrite. En clair, alors qu'en 2004 la part de ce support était de l'ordre de 3 milliards sur 4, soit près de 75%, en 2006 la part du marché publicitaire accaparée par la presse écrite était de 44%. A signaler que, aujourd'hui, avec la présence des Marocains, des recommandations sanctionnant les travaux de cette rencontre seront au menu. S. B.