Le réchauffement climatique est une réalité indéniable. Il induit des phénomènes extrêmes allant de la sécheresse et de la désertification aux pluies torrentielles et orages violents. En l'absence d'une coordination internationale efficiente, à même d'atténuer de l'ampleur du phénomène, il est à craindre que les choses se compliqueront d'avantage à l'avenir. Dans ce cas, il ne fait pas de doute que ce sont les pays pauvres qui souffriront le plus. C'est là quelques-unes des conclusions tirées à l'issue de la conférence débat organisé à la faveur du forum d'El Moudjahid d'hier, dont l'invité a été, commémoration de la Journée mondiale de la météorologie oblige, M. Ferhat Ounnar, directeur général de l'Office national de la météorologie (ONM). En guise d'introduction, l'orateur informera l'assistance que le bassin méditerranéen est l'une des régions les plus vulnérables à la variabilité des changements climatiques. Concernant l'Algérie, pour laquelle l'année 2008 a été une année particulièrement pluvieuse, 1 076 avis d'alerte (pour l'aéronautique) et 130 BMS (pour la marine) ont été lancés par l'ONM durant ce laps de temps. «Cela ne veut bien évidemment pas dire qu'auparavant, il n y a pas eu de chamboulements imprévisibles. On a tendance à focaliser sur Bab El Oued mais plus près de nous, il y a eu Aïn Sefra en 2007 où 158 mm de pluie ont été enregistrés en seulement deux jours ce qui est en soi quelque chose d'exceptionnel», assurera M. Ouannar. Parlant de l'apport des technologies nouvelles dans la détermination des climats, le directeur général de l'ONM indiquera que l'observation minutieuse des températures enregistrées sur notre planète durant la période comprise entre 1956 et 2006 a permis d'affirmer que le réchauffement climatique est un fait établi. Emboîtant le pas à son prédécesseur, M. Kara, directeur de l'Agence nationale des changements climatiques présent au débat, indiquera que la période comprise entre 1961 et 1990 est une référence en matière de climatologie sur le plan mondial. «Les plus hautes températures ont commencé à être enregistrées dès l'année 1990. C'est l'activité humaine qui explique ce changement spectaculaire. Les gaz à effet de serre dus à la combustion des énergies fossiles (gaz, charbon et pétrole) ont enregistré une plus grande émanation. La métamorphose a été telle que les glaciers de l'Arctique et de l'Antarctique fondent depuis quelque temps entraînant par la même une élévation du niveau de l'eau de mer», précisera M. Kara. Pour ce dernier, c'est incontestablement en Afrique que les répercussions du réchauffement climatique se sont le plus fait remarquer. Les monts du Kilimandjaro ne sont plus ce qu'ils étaient, le lac Tchad est en voie de disparition, les fleuves Niger et Sénégal ont enregistré une baisse importante…bref, le continent noir ressent de plein fouet les retombées du réchauffement climatique. «Il est établi que les pays industrialisés sont les plus grands pollueurs du monde. Ce sont les pays les plus vulnérables qui vont le plus supporter cet état de fait. Un transfert du savoir-faire des pays développés vers ceux qui en ont besoin s'impose plus que jamais. Un système de coordination internationale plus efficient est plus que recommandé», martèlera-t-il, non sans mettre en relief le rôle dévolu à la formation. Dans ce cadre, il dira que l'Institut de météorologie d'Oran, considéré comme un centre régional de météorologie à l'échelle africaine, contribue à la formation de techniciens pour les pays africains. En guise de conclusion, le directeur général de l'ONM indiquera que dans le but de réduire la vulnérabilité des zones urbaines aux catastrophes naturelles (RVZU), des radars seront utilisés dans le système d'alerte précoce. Selon lui, le projet vient d'être finalisé avec la wilaya d'Alger. Ce qui s'est passé à Bab El Oued, il y a quelques années et, plus près de nous à Ghardaïa, semble enfin avoir décidé les responsables à réagir en vue d'anticiper sur d'éventuelles catastrophes naturelles. B. L.