Photo : Sahel Par Badiaa Amarni Le colloque international sur «la gouvernance des institutions et l'intelligence économique» s'est clôturé hier à l'hôtel Sheraton Club des Pins après trois jours de débats enrichissants grâce à l'expérience étrangère dont l'Algérie devrait s'inspirer. Aussi, les travaux, en quatre ateliers, se sont soldés par une série de recommandations. Le premier atelier consacré aux aspects juridiques propose la mise en place d'un haut-commissariat auprès du chef du gouvernement chargé de l'intelligence économique (IE), le développement d'un plan de formation qui lui sera dédié et la mise en réseau des systèmes d'information. Mais avant tout cela, indiquent les experts, «il faut prendre en considération plusieurs éléments, entre autres la définition de l'intérêt national et le concept de la sécurité économique pour cerner les menaces et les risques de notre économie». Par ailleurs, «l'Etat doit aider l'entreprise avec la formation et l'information mais doit aussi cadrer cette opération pour éviter tout conflit d'intérêt entre les entreprises». La réglementation de l'activité de l'IE «doit donner un droit de regard à l'Etat sur la nationalité de l'entreprise. Il ne suffit pas de faire une loi et de l'imposer mais savoir quelle information fournir tout en étant au fait de l'origine de l'entreprise et sur ses fonds». Une charte de déontologie s'impose à cet égard «pour s'assurer qu'on ne fait pas de l'espionnage à travers l'information recherchée», explique encore le rapporteur. Elaborer une loi-cadre de formation sur l'IE est une autre recommandation du premier atelier. Elle permettra de former les formateurs pour créer une Task Force dans ce domaine afin de propager la formation et de la généraliser. Une stratégie nationale de l'IE ne peut être qu'algéro-algérienne car, à terme, il faudrait être indépendant. Au fait, l'objectif final recherché, c'est d'arriver à l'autonomie dans le domaine de la veille, expliquent les rapporteurs de l'atelier. En conclusion, ils diront qu'une loi doit anticiper les changements qui peuvent survenir sur la scène nationale, régionale et même internationale. En outre, l'atelier numéro deux, consacré à «la diffusion de la culture IE, à la formation et à la performance des ressources humaines», suggère la formation en IE des dirigeants et des responsables des entreprises, la sensibilisation et la formation du personnel en matière d'IE, l'installation d'une cellule IE au niveau des PME algériennes, la promotion de la synergie entre l'université et les entreprises selon les besoins des acteurs économiques. Ceci en plus de l'enseignement d'un module d'IE à l'université, notamment pour les filières économiques, communication, la valorisation des ressources humaines et le développement des outils de veille et d'intelligence économique. L'atelier trois, intitulé «expériences et dispositifs d'intelligence économique en Algérie» propose l'iirrigation des entreprises et surtout des PME en matière de technologies et de toutes formes d'innovation (production, services, management, packaging, distribution, social…) Enfin, le dernier atelier, intitulé «outils des technologies de l'information et de la communication», recommande la mise en place d'outils de traitement et de capitalisation de l'information et d'aide à la prise de décision, de même que des outils de sécurité du patrimoine immatériel.