Photo : Riad Par Kamel Amghar L'Algérie abrite, depuis le week-end dernier jusqu'au 2 avril prochain, un événement sportif continental d'une très forte valeur symbolique : la 8e phase finale de la coupe d'Afrique de football des moins de 17 ans. Il s'agit là d'un rendez-vous de première importance pour un pays qui se cherche une relève afin de redresser une discipline populaire qui part à la dérive depuis près de deux décennies. Cette compétition intervient, en effet, à point nommé pour rappeler aux responsables du secteur des sports, de manière générale, toute l'urgence qu'il y a à bien prendre en charge les jeunes catégories afin de garantir l'avenir. La tutelle, les fédérations, les ligues et les clubs devraient évidemment mettre le paquet sur la formation, et ce genre de compétitions aurait alors valeur de test pour juger la qualité du travail accompli. Il faut dire que la matière première et les compétences existent à profusion. Pour preuve : la jeune sélection algérienne, formée tardivement dans cette perspective, déjà disposé de la redoutable formation du Cameroun. Les petits Fennecs, coachés par Athmane Ibrir, Hakim Meddane et Layachi Nouri, ont effectivement battu les Lionceaux pour leur première sortie, jeudi dernier à Zéralda. Ils affronteront la Guinée, cet après-midi, et joueront leur dernier match dans le groupe A mercredi prochain face à la Gambie. Avec trois points dans leur escarcelle, les Verts sont bien partis pour décrocher l'une des deux places qualificatives aux demi-finales. En vérité, le résultat compte peu dans ce cas de figure. C'est la qualité de la prestation et la motivation que cela créerait dans les milieux du football qu'il serait intéressant de mesurer. Il est question d'une espèce de promotion qui suscitera immanquablement de l'engouement au sein des écoles et des centres d'apprentissage. En organisant un tel événement, l'Algérie a offert une belle opportunité à ses jeunes talents des'exprimer. Le contact qu'ils auront avec leurs homologues africains sera enrichissant à plus d'un titre. Ce type d'expériences manquait depuis longtemps à nos jeunes athlètes. On doit aussi souligner que le pays, qui renoue avec la stabilité et la paix, a beaucoup à gagner en accueillant des événements sportifs internationaux. De telles manifestations incitent, par ailleurs, à la rénovation des infrastructures sportives existantes et à l'édification de nouvelles. Elles permettent également d'améliorer les capacités d'accueil et d'organisation en la matière. C'est en quelque sorte un alibi motivant pour professionnaliser les chaînons qui interviennent dans le domaine. Il y a toute une culture à acquérir à travers les échanges que seules de pareilles occasions permettent. Le sport étant fondamentalement un vecteur d'amitié et de tolérance, c'est en se frottant à autrui qu'on pourrait acquérir et approfondir cette notion du fair-play et de savoir-vivre qui fait actuellement défaut dans nos stades. L'enfermement engendre toujours de violentes frustrations. Recevoir les autres, s'ouvrir sur autrui et tirer profit de son savoir-faire constituent la meilleure voie pour dépasser les situations de crise. C'est une source d'inspiration inépuisable. Et puis, il y a aussi cette marque de prestige qui fait la grandeur des Etats. Des gouvernements entiers se livrent aujourd'hui à de grandes manœuvres diplomatiques pour héberger de prestigieuses joutes comme les jeux Olympiques, les championnats du monde ou les compétitions continentales. Car, les effets économiques et diplomatiques sont aussi considérables. Ces messes planétaires ont effectivement un impact direct sur de nombreux secteurs comme le tourisme, l'artisanat, le commerce et, évidemment, les échanges associatifs et sportifs. Dans sa situation présente, l'Algérie a beaucoup à gagner en abritant des événements pareils. C'en est même nécessaire pour s'ouvrir à ce qui se fait de mieux ailleurs après deux décennies de léthargie et d'enfermement sur soi.