Photo : Riad Par Amirouche Yazid Il fallait organiser pour participer et mettre fin à une traversée du désert longue de trente années, 1979-2009 : une période durant laquelle le football algérien n'a pratiquement pas eu d'existence continentale dans les petites catégories. L'Algérie revient au grand rendez-vous du football africain à la faveur de l'organisation de la CAN 2009 (U17). La présence des Verts dans les grandes compétitions continentales remonte à très loin, 1979, avec la participation de la sélection nationale juniors au Mondial de Tokyo (Japon). Depuis cette manifestation, les petites catégories ont été réduites au statut de spectatrices. Les Verts se font constamment effacer dès le premier tour des éliminatoires. Il était donc nécessaire de faire quelque chose pour revenir dans le gotha africain. Le biais était tout indiqué : l'organisation de la compétition. La seule voie pour renouer avec les grands rendez-vous de la balle ronde africaine. Un membre du staff technique de la sélection algérienne des U17 le déclare de la manière la plus claire. Hakim Meddane, puisque c'est de lui qu'il s'agit, dit avec beaucoup de lucidité que, si l'EN algérienne devait disputer la phase des éliminatoires, elle ne sera jamais en phase finale. Le propos mérite davantage d'attention quand on sait qu'il émane d'un ancien international ayant fait toutes ses classes dans les sélections nationales. Maintenant que l'Algérie a signé son retour parmi les ténors du football africain, il est question d'une évaluation technique du niveau réel de la discipline. C'est, a priori, l'intérêt de la présente compétition qu'abrite notre pays pendant une quinzaine de jours. Ce tournoi permet aux techniciens, ceux qui sont en place comme ceux qui seront éventuellement appelés à diriger l'une des catégories, de vérifier où se situe le niveau de notre football comparativement aux équipes présentes. Les participations de l'équipe A n'ont pas servi manifestement à diagnostiquer la valeur technique du travail accompli. Pour diverses raisons, il a toujours été difficile de juger, au plan national, les qualités et les faiblesses de cette sélection tant sa production a montré jusqu'à présent son inconstance. L'actuelle sélection nationale, quand bien même elle donnerait beaucoup d'espoir compte tenu de sa composante en individualités de haut niveau, éprouve d'énormes difficultés à accélérer le rythme de sa progression. Plus complexe encore : ses prestations dépendent plus de la forme, sinon de la disponibilité, de certains éléments que d'un travail de formation collectif préalablement planifié. C'est à ce niveau de constat que la participation de l'Algérie à une Coupe d'Afrique des nations des cadets devient des plus utiles. La première sortie de l'Algérie contre l'un des favoris de l'édition, le Cameroun en l'occurrence, est révélatrice de plusieurs enseignements. Au-delà de la victoire contre les futurs héritiers de Samuel Eto'o, les jeunes Algériens ont donné un brin d'espoir quant à un sursaut du football algérien. Au vu de la production des camarades de Bezzaz, il y a incontestablement une raison de saluer le travail effectué pendant deux années. Les personnes présentes, jeudi dernier, au stade de Zéralda, à l'occasion de la confrontation Algérie-Cameroun, ont admirablement enregistré la réhabilitation de certaines qualités qui faisaient, par le passé, la force de notre football. Il y avait notamment une synchronisation des mouvements des joueurs, conjuguée avec une rationalité dans l'occupation des espaces. Le tout couronné d'un replacement digne des grandes écoles de football. En compartimentant la production de l'équipe du duo Ibrir-Meddane, on retient surtout une défense irréprochable dont les éléments allient une présence athlétique et une intelligence dans le jeu. Des qualités que l'on ne trouve pas chez les joueurs algériens, y compris chez les actuels internationaux. Ce qui est à présent sûr, c'est que cette équipe dégage beaucoup de qualités, au demeurant perfectibles, pour atteindre un degré avancé de maturité. Mais avant de rêver de maturité dans le jeu qu'elle développera, il faudrait mettre la main sur le maillon faible. Il s'agit de l'absence d'attaquants-buteurs. A ce propos, il y a un risque que l'EN U 17 ne diffère pas de ses aînées même dans les années à venir. Face aux Lionceaux du Cameroun, le duo d'attaque des Verts a montré de réelles prédispositions pour tenir son rôle même lorsqu'il est en face des défenses hermétiques. En matière de positionnement, nous sommes tentés de dire que les titulaires de Saadane ont beaucoup à apprendre en visionnant le mouvement de leurs héritiers. Les deux générations se ressemblent cependant dans l'inefficacité devant les bois. C'est sur ce front que les lendemains de notre football inquiètent le plus.