De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi A l'instar des autres villes algériennes, Constantine n'a pas échappé à l'urbanisme «aléatoire» à prédominance béton. Cette réalité n'a pas été sans conséquence sur l'aspect global de quelques cités, notamment en banlieue, victimes de transformations agressives ayant «délooké» même le panorama de la ville entière. En fait, la conception architecturale si spécifique du tissu urbain constantinois, conçu pour être préservé tel qu'il se doit, faute d'une meilleure prise en charge de préservation, selon des spécialistes en la matière, s'apparente à une belle toile qui n'admet pas tant de nuances au risque d'en perdre les motifs de base. Ainsi, la simplicité des lieux constantinois à l'état brut charmait, par le passé, tous les visiteurs. Toutefois, force est de constater que cette maladie «de béton» a violé toute la frontière et s'est permis une prolifération au niveau même des forêts. Le cas le plus édifiant est visible sur les hauteurs de Djebel el Ouahch, pinède située à plus de 1 200 m d'altitude et englobant plus de 200 ha, lieu de relâche pour les familles constantinoises et celles venant des régions limitrophes. De même, les différentes équipes sportives viennent remplir leurs poumons en air pur. Malheureusement, cet endroit «vert» à forte oxygénation cohabite, aujourd'hui, avec le béton. De plus le parc d'attractions qui s'y trouve est fermé au public, depuis 2003, après avoir enregistré trois gérances. Egilco avait donné le premier tour de manège, en 1988, et sombra dans une mauvaise gestion qui n'avait pas dit son nom. Dès lors, le parc sera confié à deux autres exploitants, mais leur passage ne diffère pas pour autant de celui de leur prédécesseur. Cela est dû au fait qu'ils ont fait l'objet de poursuites judiciaires pour deux motifs différents, soit pour dommages et intérêts, soit pour une ardoise avoisinant les 600 millions. Lors d'une émission hebdomadaire diffusée sur les ondes de la chaîne locale, il y a près de deux mois, le directeur des domaines de Constantine avait affirmé que la réhabilitation des lieux impose l'application stricte de la loi à l'encontre des locataires (au nombre de 20) ayant enfreint la réglementation des forêts en bâtissant en dur. C'est cette anarchie qui a conduit les services des domaines à dégager un nouveau cahier des charges régissant les activités du «futur investisseur» dans ce parc. Un autre pôle d'attraction semble attirer l'attention des autorités locales quant à sa mise en valeur. Il s'agit de la place de la Brèche, baptisée actuellement place du 1er Novembre. Cette place qui abritait dans un passé lointain différentes manifestations symbolise le centre-ville. Elle constitue une place importante dans le quotidien constantinois. Elle a épousé plusieurs rôles aussi différents les uns des autres : servir de terrasses, de location de motocycles, de terrain de foot, de spectacle, jusqu'à sa fermeture pour travaux. Ainsi, elle est en cours d'aménagement. Prévue pour la fin du mois de mars 2008, l'échéance de réception de cette place est renvoyée au mois de juin, selon un ouvrier. C'est une entreprise privée qui est chargée du revêtement du sol. Une fois l'opération terminée, on fera certainement appel à un autre opérateur pour l'aménagement des lieux. A signaler que la réhabilitation de ce parc s'inscrit dans le cadre du programme supplémentaire et a nécessité la somme de 6 milliards de centimes. A vrai dire, Constantine n'a pas vraiment perdu ses lieux qui lui faisaient référence, mais n'en a pas assuré un bon suivi du maître pour les préserver de toute inadéquation avec le relief original.