Photo : Zoheïr De notre envoyé spécial à Sétif et Bordj Bou Arreridj Amar Rafa Le sport algérien est malade. Ce constat qui ne souffre d'aucune ambigüité a été fait par le candidat à la présidentielle Abdelaziz Bouteflika lors d'une rencontre de proximité dédiée au secteur du sport, organisée, hier, à la salle omnisports du complexe du 8 Mai 1945, en présence d'anciennes gloires du sport national (Abdelhamid Kermali, en tant que doyen des entraîneurs nationaux et de l'EN) et des athlètes de l'élite (Noureddine Morceli , Hassiba Boulmerka, Mustapaha Kouici et Lakhdar Beloumi) et des dirigeants du football,dont Abdelhakim Serrar, le président de l'ESS, ainsi que le président du COA, Mustapha Berraf . Le candidat Bouteflika a d'abord rendu hommage à l'équipe de football du FLN, dont les membres ont été des ambassadeurs du pays et qui ont fait entendre la voix de l'Algérie à l'extérieur durant les années 1960 et jusqu'aux années 1980-90, pour affirmer que la situation s'est détériorée depuis. Pourtant, les moyens existent et les structures existent également, a-t-il fait remarquer. «Nous avons les capacités d'organiser deux coupes du monde en même temps», dira le candidat Bouteflika avant d'estimer que «nous sommes très en retard par rapport à nos voisins». D'après M. Bouteflika, l'absence du sport à généré de dangereux phénomènes, dont la violence terroriste, la violence dans les stades et des fléaux comme la drogue. Pourtant, s'est-il exclamé, les équipements existent mais «la jeunesse s'est égarée». S'adressant aux sportifs, il dira : «Vous avez la capacité de l'innovation et de l'initiative», en leur demandant de faire des propositions. «Nous devons nous intéresser à l'équipe nationale, aux sportifs abandonnés et à l'encadrement noyauté par la corruption et les passe-droits. Le football ne doit pas être un fonds de commerce», a-t-il dit, avant d'affirmer qu'il s'agit d'un problème grave qui nécessite des solutions nationales, en écoutant «les jeunes et les ambitions des jeunes», au lieu de «solutions qui nous viennent de Lausanne», (tribunal arbitral sportif, ndlr). «Il faut laver le linge sale en famille», a-t-il ajouté, car, «il y va de la dignité de l'Algérie» qui est «non négociable». Il poursuivra que l'Algérie n'a plus enregistré de bons résultats. Une raison pour laquelle il faut réfléchir ensemble pour le développement du sport comme priorité nationale. Abordant ensuite la question de la réconciliation nationale, le candidat Bouteflika a souligné la volonté de poursuivre la politique de réconciliation nationale, selon laquelle aussi bien les extrémistes laïcs ou islamistes bénéficient des mêmes droits. «Il faut que nous soyons magnanimes pour permettre aux égarés de réintégrer la société», a-t-il souligné, en appelant au pardon. Toutefois, le président candidat Bouteflika a en outre souligné son rejet pour les extrémistes islamistes, en indiquant, «je préfère les laïcs sur les islamistes, car les laïcs se contentent de pratiquer la religion, alors que les islamistes veulent politiser la religion et l'utilisent comme une carte politique, et cela n'est pas juste». Il a estimé que les algériens sont sortis de la crise, durant laquelle ont été atteints notre religion, culture et identité. «Nous sommes des africains et des amazighs arabisés par l'islam», a rappelé le candidat Bouteflika, qui citera Sétif en exemple d'une société amazigh qui s'est arabisée en douceur, sans renier ses origines amazighs. il a en outre cité Sétif comme un modèle de développement, puisque cette wilaya compte parmi les rares qui ont consommé entièrement le budget qui leur a été alloué. Une wilaya aussi où le secteur est performant, «travaille, s'aventure et prend des initiatives». Au point où M. Bouteflika dira : «si le secteur privé travaille autant dans d'autres wilayas on aurait gagné dix ans», avant de dénoncer la multiplication, par ailleurs, des industries «parasites», comme les limonadiers et minoteries. Concernant son programme, Abdelaziz Bouteflika, devait réitérer la promesse de créer 3 millions de postes d'empois, de construire un millions de logements et de livrer l'autoroute Est-ouest en 2010, tout en rappelant que 1000 milliards de dinars sont consentis au développement de l'agriculture. A Sétif et a Bordj Bou Arreridj, ces deux villes martyrs hier (massacres du 08 mai 1945) et aujourd'hui fleurons du développement local, des dizaines de milliers de citoyens de tous âges et catégories sociales ont préféré braver le froid glacial de la matinée de ce dimanche, pour offrir au président candidat Bouteflika, un bain de foule digne de son statut.