A l'ère de l'irrégularité des rendements agricoles et de la crise économique mondiale, le débat sur la sécurité alimentaire des pays comme l'Algérie s'intensifie surtout que les défis à relever dans ce domaine sont importants. Il s'agit en fait de trouver les solutions efficaces pour faire face aux besoins des populations, des besoins sans cesse en augmentation qui nécessitent souvent le recours à l'importation massive de matières premières. C'est là que se pose le problème majeur pour l'industrie agroalimentaire en Algérie. Ce segment de l'industrie nationale dépend en effet grandement de la matière première importée dont les cours fluctuent sur le marché international. La crise du lait survenue en Algérie en 2007 et qui a poussé de nombreuses unités de production à mettre la clé sous le paillasson est un exemple édifiant de cette dépendance alimentaire. Parallèlement à cette problématique, le retard enregistré dans le développement de l'industrie alimentaire est également lié à d'autres facteurs. L'industrie agroalimentaire ne travaille pas en concertation étroite avec le monde agricole. En d'autres termes, il y a absence de synergie entre les deux parties. La situation dans laquelle se débat la filière tomate industrielle vient aussi nous rappeler cette absence de synergie. Les transformateurs de tomate, au lieu de solliciter les producteurs locaux, importent le concentré de tomate. Et dire que cette filière ne peut être redynamisée qu'avec la collaboration des agriculteurs. Les mesures de soutien annoncées par l'Etat n'ont pas encore apporté les résultats escomptés. Il y a également lieu de noter que les investisseurs locaux et étrangers ne s'impliquent pas dans le développement de l'industrie agroalimentaire. Ils investissent dans des créneaux saturés tels que les minoteries et les limonaderies, mettant à l'écart des filières porteuses comme l'oléiculture. S. I.