Après deux journées de débat autour du rôle des Etats et leur intervention dans les économies nationales, organisées par l'Assemblée nationale populaire en collaboration avec le ministère de l'Industrie , il a été réaffirmé encore une fois l'urgence de la diversification de l'économie nationale et des exportations, la mise à niveau du secteur privé, la mise en œuvre de la stratégie industrielle et le raffermissement de la politique agricole pour assurer la sécurité alimentaire face à la crise économique mondiale. Dans le rapport concernant les risques de contagion de l'économie nationale par les effets de la crise, les experts ont indiqué qu'ils pourraient se traduire par une baisse de la demande mondiale des hydrocarbures et un recul de leurs prix à terme, un développement des énergies renouvelables de substitution aux hydrocarbures, une probable baisse des investissements directs étrangers dans le pays ou une contraction des débouchés sur les marchés internationaux pour les activités exportatrices. Afin de faire face à ces effets négatifs inévitables , le document en question a mis en exergue l'existence de possibilités et de marges de croissance dans les activités hors hydrocarbures, à condition que ces marges soient combinées avec une politique de développement du capital humain. Dans ce contexte, il a été rappelé que, selon le ministère de l'Energie et des Mines, 66% du domaine minier algérien ne sont toujours pas explorés. De même, le secteur des hydrocarbures présente un potentiel considérable pouvant permettre de réaliser des recettes de 55 milliards de dollars par an jusqu'en 2040 en supposant que les cours de pétrole restent à leur niveau de 2007. D'autre part, le rapport en question a insisté sur la mise en place d'un système de financement réformé, solide et efficace, où l'intermédiation financière doit être considérablement améliorée. A ce titre , il a été précisé que toute réponse à la crise doit être structurelle et passer par une diversification de l'économie et des exportations en impliquant le développement du secteur privé à travers la politique de mise à niveau qui doit s'inscrire dans la continuité en touchant l'entreprise et son environnement. Par ailleurs, la gouvernance de l'entreprise publique joue un rôle important, essentiellement dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie industrielle. Dans ce cadre , il est question de lier son indépendance de gestion à l'exigence de performance économique. L'urgence d'affermir la politique agricole, afin de relever les défis liés à la sécurité alimentaire sur le long terme, a été également parmi les principales recommandations de ces deux journées d'études. Un autre aspect a été également soulevé, il s'agit des politiques macro-économiques, notamment celles de change, qui doit être au service de la relance économique du pays. S'agissant du volet relatif à la crise mondiale, le constat fait est que ces turbulences, qui sont en train de se propager, pourraient durer jusqu'à 2013. Sur ce point, les intervenants ont mis l'accent sur le rapport entre l'Etat et le marché, notamment en Algérie qui pourrait réagir à cette crise à travers des politiques publiques sectorielles. Par ailleurs, plusieurs intervenants ont estimé qu'il n'existe pas de solution unique à la crise applicable à tous les pays. Ils ont évoqué, également, la question de la gouvernance de l'entreprise publique, notamment des P-DG de sociétés étatiques, qui plaidaient pour, au moins, une autonomie dans la gestion de ces entités. De son coté, Mme Louisa Hanoune a mis en question l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange, elle a estimé que cet accord risquerait "d'aggraver la désertification industrielle du pays", appelant ainsi à réviser cet accord "non justifié". Le professeur Mohamed Behloul de l'université d'Oran a indiqué que le plus important n'est pas de chercher comment faire face à la crise mais c'est de s'interroger sur "les opportunités de l'Algérie dans la crise financière". A ce titre, il a affirmé que l'Algérie a les meilleures potentialités ajoutant que même les accords de libre-change "on peut les revoir". Pour Issad Rebrab, P-DG de Cevital, il y a une opportunité de repositionnement pour l'Algérie. Cependant, il faut, selon lui, retrouver la confiance mutuelle et il faut arrêter de sous-estimer les Algériens. Rebrab a défendu les entrepreneurs algériens en mettant en exergue les capacités de son groupe dans l'exportation, notamment 50% de sucre et 70% de verre plat. Pour ce P-DG , il est temps de libérer les initiatives tout en relevant qu'il y a plusieurs projets industriels bloqués. Il n'a pas manqué de soulever encore une fois l'interdiction aux entreprises algériennes d'investir à l'étranger et la cherté du foncier industriel. Sur un autre volet, l'ex-ministre des finances, Harchaoui Abdelkrim, qui a soulevé la question de taux d'intérêts faibles au niveau des banques centrales, s'est interrogé sur la politique monétaire à prendre avec cette donnée de taux d'intérêt. Enfin, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a estimé que le plan de relance pour la période 2005-2009 constitue une réponse "préventive et anticipante" à la crise financière internationale, en ajoutant que ce plan devrait être reconduit et repensé dans ses objectifs en vue d'améliorer la résistance de l'Algérie aux turbulences provoquées par cette crise. Nacera C