La campagne électorale, qui a débuté le 19 mars dernier, a été clôturée hier à minuit. Une pause de deux jours sera observée par les six candidats avant que les électeurs ne s'expriment jeudi prochain et tranchent en faveur du candidat de leur choix. Tous ont mis le paquet, hier, pour finir leur campagne en apothéose. C'était le cas pour Bouteflika qui a opté pour la coupole, à Alger, d'où il a annoncé sa candidature, avec les mêmes couleurs et la même ambiance. Beaucoup de jeunes en particulier ont été conviés à assister à ce rassemblement final de la campagne du candidat qui a parcouru, en un véritable marathon, 38 wilayas du pays, de Tamanrasset à Annaba ou Oran, la grande ville de l'ouest en passant par la Kabylie, répétant son appel aux Algériens à aller voter. Touati et Younsi ont également choisi Alger comme dernière étape d'une campagne qui leur a permis de rencontrer les électeurs dans différentes régions du pays. Hanoune a, quant à elle, préféré la Kabylie, région test pour tout candidat à la magistrature suprême. Mohamed était à Relizane et Blida alors que Rebaïne s'est rendu à Tipasa. Hier, les six candidats ont étalé leurs dernières cartes pour convaincre un électorat sceptique depuis les dernières législatives. C'est pourquoi le spectre de l'abstention a hanté les candidats et a occupé l'essentiel de leurs discours de campagne. En d'autres termes, les Six se sont ligués contre l'abstention et se sont ainsi lancés dans un défi sérieux pour concilier les électeurs et les urnes. Les deux jours qui les séparent du 9 avril seront aussi longs que le jour J avant de connaître les premières tendances sur la participation au vote. Si la communauté algérienne établie à l'étranger est un indice, comme ce fut le cas en 1995 et en 2004, il y a lieu de s'attendre à une forte participation en Algérie. En effet, les électeurs algériens installés en Europe et dans les pays arabes ont afflué en grand nombre vers les bureaux de vote. On a constaté de longues chaînes et un intérêt certain chez la diaspora algérienne. L'affluence des citoyens vers les meetings, notamment de Bouteflika et Hanoune, peut être annonciatrice d'une volonté populaire de prendre part au scrutin du 9 avril. Bouteflika et Hanoune se sont révélés de véritables adversaires politiques ayant animé la campagne à travers des discours et des programmes aussi complémentaires qu'antagoniques. Si Bouteflika est donné favori à la faveur de la mobilisation qu'il a suscité, Hanoune aura marqué de son empreinte une autre étape de la vie politique nationale et aura aussi enregistré une avancée certaine sur les autres leaders politiques qui ont préféré ne pas prendre part à cette compétition. Le capital confiance de Louisa Hanoune se traduira inévitablement, dans les années à venir, par les résultats politiques que son parti ne manquera pas d'engranger lors des échéances électorales futures. Pour l'heure, les candidats se reposent et font leur bilan, pour céder la parole aux électeurs et aux urnes. A. G.