Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Ceux qui ont suivi la campagne électorale menée par le candidat du FNA à la présidentielle de demain auront certainement remarqué que Moussa Touati, c'est de lui qu'il s'agit, a beaucoup fait dans le spectacle pour tenir en haleine les citoyens venus assister à ses meetings, soit par sympathie, soit par curiosité. Moussa Touati s'est mis dans la peau d'un redoutable opposant qui n'a pas lésiné ni sur les gestes ni sur les expressions populaires et encore moins pour distiller toutes ses diatribes à l'égard de l'ensemble des dirigeants qui se sont succédé aux affaires du pays. Tantôt le visage fermé, tantôt les yeux presque hagards, le président du FNA nous a offert un show des plus spectaculaires. On ne l'a que rarement vu sourire lors de ses meetings. A croire qu'il portait sur ses épaules tous les maux de l'Algérie, même s'il n'en est pas responsable. Associant la colère et la détermination, il n'hésitait pas, parfois, dans ses rencontres de proximité à se tenir la tête pour exprimer son indignation quant aux situations qui lui étaient racontées par les citoyens. En revanche, contrairement aux autres candidats, on a rarement vu Moussa Touati enfiler un vêtement offert par ses sympathisants, une fois arrivé dans une wilaya où il devait animer son meeting. Il était, en revanche, souvent drapé dans l'emblème national. Des colères, il en a piqué, même si c'était pour apitoyer l'assistance sur son sort. C'était le cas, par exemple, lorsqu'il s'est élevé contre l'arrachage de ses affiches par les partisans du candidat Bouteflika. «Ne m'arrachez pas mes affiches, je n'ai pas les moyens d'en payer d'autres, je suis un zaouali», se lamentait-il souvent. Histoire de faire comprendre à tout un chacun qu'il était le plus lésé dans cette joute électorale. Moussa Touati profitait à chaque fois de la présence de la télévision pour faire dans l'exhibitionnisme, sachant que c'est cette cassette-là, choisie par la direction de campagne, qui allait être diffusée pendant le JT du 20h00. Moment où la plupart des Algériens s'installaient en face du petit écran. Durant cette campagne, Moussa Touati a réussi la prouesse de se faire qualifier de «pleureuse», selon l'expression populaire pour illustrer les femmes qu'on paye pour aller pleurer dans les enterrements.