La greffe du rein est considérée comme vitale pour les malades atteints d'insuffisance rénale chronique qui ont du mal à mener une vie normale, lesquels n'arrivent plus à supporter les séances de dialyse, longues et pénibles. Si la transplantation rénale se fait de façon de plus en plus courante dans beaucoup de pays musulmans, dans notre pays, ce type d'opération est en butte à de nombreuses contraintes, législatives notamment. A chaque occasion offerte, le débat sur la transplantation rénale demeure toujours brûlant. La transplantation rénale, entre aspect juridique et religieux, a été au cœur d'une rencontre organisée au CHU de Beni Messous par la Société algérienne de néphrologie dialyse et transplantation, à l'occasion de la Journée nationale du don d'organes, qui correspond à la première greffe réalisée en juin 1986 à Alger. Les différents intervenants, dont d'éminentes personnalités scientifiques, religieuses et juridiques, ont estimé que l'islam ne constitue pas un frein au don d'organes. «La majorité des foukahas sont unanimes à dire que le don d'organes pour sauver des vies est licite, halal», a affirmé le Dr Benredouane, intervenant sur son aspect religieux, en ajoutant que «la greffe ne peut être que l'ultime recours thérapeutique». Les participants ont, toutefois, relevé l'absence d'une législation claire régissant le don d'organes, particulièrement le prélèvement sur le cadavre, une situation qui fait que l'Algérie reste à la traîne des autres pays musulmans, et fait planer le spectre du trafic d'organes. Les intervenants ont plaidé pour la révision de la législation et insisté pour l'élargissement du champ des donneurs au-delà de la cellule familiale. Depuis 1986, près de 400 greffes ont été réalisées en Algérie. Notre pays reste très en retard en matière de transplantation rénale. Les représentants de la société de néphrologie, dont le professeur Rayane de l'hôpital Parnet, ont fait part de l'importance de dépister très tôt l'insuffisance rénale chronique, à travers la sensibilisation de la population, notamment ceux qui présentent des facteurs de risque, en particulier les diabétiques et les hypertendus. A. B.