Photo : Riad Par Karima Mokrani Les hospitalo-universitaires suspendent leur mouvement de grève mais pour une durée limitée. Une courte période de répit imposée par une décision de justice déclarant le mouvement illégal. «Nous ne pouvons pas reprendre notre grève les trois premiers jours de la semaine prochaine. Une décision de justice déclarant notre mouvement illégal a été notifiée… Cela ne veut pas dire que nous baisserons les bras. Bien au contraire, nous continuerons à jouer au chat et à la souris jusqu'à ce que nous amenions nos gouvernants à répondre favorablement à nos doléances» déclare le Pr Djidjeli, secrétaire général du syndicat, en s'adressant à une assistance nombreuse, hier, lors d'une assemblée générale tenue au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC). L'assistance vote donc pour un nouveau préavis de grève de trois jours, les 25, 26 et 27 avril prochains au lieu des 18, 19 et 20 avril. Ce sera une grève des soins, en assurant toutefois les urgences. Il sera également question de bloquer les examens sans les cours. Parlant justement des cours, les hospitalo-universitaires qui adhèrent ainsi, massivement, au mouvement protestataire expriment des divergences. «Notre grève ne pourra avoir d'impact sans qu'il y ait un arrêt total des cours», plaident certains. «Ce n'est pas la bonne solution car cela risque de nous mener vers une année blanche et ça va porter un grand préjudice aux étudiants», répliquent d'autres. De nombreux étudiants, ayant assisté à l'assemblée générale, ont d'ailleurs exprimé des inquiétudes quant à l'avenir de leurs études. «Nous soutenons votre grève mais bous sommes sérieusement pénalisés par le blocage des examens. Nous sommes très inquiets pour notre avenir», ont déclaré des délégués, représentant différentes spécialités. «Nous sommes en train de mener une grève intelligente pour ne pénaliser personne mais aussi pour éviter les poursuites judiciaires… Nous ferons tout pour qu'il n'y ait pas d'année blanche», rassure le porte-parole du syndicat, soulignant à l'occasion que «tant qu'il n'y a pas installation d'un nouveau gouvernement, nous ne pouvons pas nous attendre à grand-chose. Nous devons attendre la nomination d'un nouveau Premier ministre». Tentant de calmer les plus récalcitrants, le Pr Djidjeli poursuit : «La radicalisation du mouvement s'imposera d'elle-même tant que nos gouvernants continuent de faire la sourde oreille… Ne nous pressons pas !» L'adhésion au mouvement de grève des hospitalo-universitaires semble donc être totale même si la forme ne suscite pas l'unanimité. L'activité des soins est sérieusement perturbée puisque seuls les malades qui viennent de loin sont examinés. Les cours sont assurés mais les examens sont presque à 100% reportés. Et cela dans l'ensemble des facultés des sciences médicales du pays. Les hospitalo-universitaires, soutenus par leurs étudiants, affirment attendre beaucoup du nouveau gouvernement.