Photo : A. Lemili La nouvelle configuration de la ville de Constantine devrait démarrer à partir du quartier de Bardo, un immense espace, épicentre de tous les projets annexes, sous-utilisé depuis l'indépendance parce que, à l'origine, ayant abrité l'un des plus essentiels regroupements militaires français rapidement désaffectés, et pour cause, au lendemain de l'indépendance. Sans conteste avec un «nettoyage » des berges du Rhummel de son conglomérat de gourbis en perpétuelle extension, habitations hétéroclites, commerces sauvages naissants comme des champignons, devenant ainsi l'endroit le plus interlope de la ville si ce n'est pratiquement une ville dans une autre, la mesure de démolition qui le visait ne pouvait qu'être saluée. Cela étant, quelle vision d'avenir pour la suite des événements ? Pour Abdelmalek Boudiaf, le wali, la chose est claire : «La modernisation de Constantine est la question de l'heure, en ce sens qu'elle obéit à la volonté du chef de l'Etat de restituer aux grandes villes leur mission de pôle régional dans le cadre d'une stratégie globale cohérente à long terme.» Autrement dit, une vision futuriste multisectorielle parce que impliquant tous les pans de la vie socio-économique. Lors de sa visite à Constantine en avril 2007, le président de la République s'est effectivement appesanti sur la nécessité de rendre aux mégapoles algériennes leur lustre, soulignant la disponibilité des pouvoirs publics à ne pas lésiner sur tous les moyens que peut consentir l'Etat pour la matérialisation de tous les projets inscrits et retenus. Le chef de l'Etat avait toutefois insisté sur une modernisation respectant le cachet local de chaque pôle régional. La ville des Ponts aura, dans le cadre de cette extension, une nouvelle ville universitaire aux capacités d'accueil de 32 000 étudiants, la réalisation de près de 7 000 logements, des hôtels de moyen (Ibis et Novotel à 70% réalisés) et grand standing (vœu pieux à ce jour), des infrastructures socioculturelles d'accompagnement, la reprise et modernisation du réseau routier interne avec, pour objectif, au même titre que la réalisation du transrhummel (un très haut et immense viaduc), une meilleure fluidité du trafic automobile et, par voie de conséquence, le désengorgement de la ville aidé en cela par une jonction multiple avec la gare multimodale du tramway qui devrait concentrer l'essentiel de la circulation. Un objectif partiellement atteint, quoique peu perceptible, avec la mise en circulation du premier téléphérique. Trois autres appelés à désenclaver des hauts faubourgs le seraient, selon les propos du wali, dans les deux années à venir. Au téléphérique devrait s'ajouter un tramway, objet de tous les tracas depuis l'évocation du projet et la fin de l'étude de faisabilité. En fait, la réalisation d'un tel projet, évalué à près de 18 milliards de dinars, résoudrait en grande partie si ce n'est définitivement l'une des plus grandes difficultés à assurer une demande en matière de transport notamment vers la nouvelle ville Ali Mendjli qui s'accroît de plus en plus. Son entrée en exploitation assurerait le transport de 36 millions de personnes/an. Il est impératif également d'évoquer la livraison de 17 km de route sur les 63 qui constituent le projet d'autoroute Est-Ouest. En fait, toute la wilaya, plus en théorie que dans la réalité, est en chantier. Reste maintenant à savoir quand le nouveau Constantine sera effectivement livré à ses habitants.