Tout semble concourir pour que l'année 2009 soit exceptionnelle pour le pays. Mais c'est sans doute l'agriculture qui va se tailler la part du lion avec une nature largement bienveillante comparativement aux saisons passées. Les pluies incessantes mais tombées, heureux hasard, avec une opportunité que ne se risqueraient très certainement pas à démentir les paysans expérimentés au visage buriné du pays profond. Bien au contraire, cette opulence naturelle du ciel ne saurait être mieux exploitée, selon les prévisions faites par les services spécialisés concernés mais plus particulièrement mise en valeur grâce à la manne financière consentie par l'Etat pour le secteur de l'agriculture à travers les engagements pris par le président de la République pour le prochain quinquennat. Ces pluies, les plus conséquentes, toujours, selon les spécialistes, sont tombées comme une chanson de Brel au mois d'avril réputé «bénéfique pour les cultures céréalières qui peuvent compléter leur croissance naturelle… augurant (de fait) une amélioration de la récolte… tout en la préservant des maladies fongiques…». Pourtant, c'est soucieuse déjà des aléas climatiques et d'une dépendance de l'eau qui n'était pas à écarter depuis le début de l'année 2000, que l'Algérie avait déjà réfléchi aux voies et moyens de maximiser ses potentialités hydrographiques par la réalisation d'une soixantaine de barrages (fonctionnels) là où les conditions naturelles et d'espaces le permettaient et celles des petites retenues collinaires selon des milieux appropriés. Cette action directe pour la mobilisation d'une ressource essentielle était évidemment accompagnée de mesures comme le procédé consistant à dessaler l'eau de mer. Ce souci n'étant plus, l'Etat, à partir de 2006, mettait en place des mesures d'accompagnement matérielles, financières et physiques via le renouveau rural et le renouveau de l'économie agricole dans le cadre d'une stratégie de développement durable du secteur et en prévision plus précisément d'une sécurisation alimentaire du pays. Les dirigeants appréhendant, à juste titre d'ailleurs, le défi à relever pour les années à venir et dont l'acuité ne saurait être sous-estimée. La présence quasi permanente de l'Etat ou de ses institutions à côté du monde rural, quelle que soit la dimension des acteurs et intervenants, ne saurait être remise en cause, en témoigne la mesure salvatrice prise par le chef de l'Etat et le rachat de la dette des agriculteurs par le Trésor, d'une part, et la promesse de bénéficier de mesures de soutien visant à la modernisation et la mécanisation des cultures. En contrepartie de toutes ces concessions, de la sincérité dans laquelle elles ont été prises et faites, il relève de l'obligation pour les agriculteurs sinon pour l'ensemble des gens du secteur, que ce soit ceux en contact direct avec la terre ou ceux leur apportant un soutien -technique, matériel, administratif ou financier- de répondre par des résultats. Des résultats dont l'impact serait d'infliger un cinglant revers aux circuits parallèles qui, via des procédés maffieux, dérégulent le marché national depuis quelques semaines. A. L.