Les signaux d'alarme continuent à se montrer sur la scène économique mondiale. En effet, encore une autre révision à la baisse de la croissance mondiale en 2009 et encore un autre ajournement de la reprise de l'économie mondiale. Si les experts et les différentes institutions internationales étaient rassurants et confiants quant à l'impact de la crise sur l'économie mondiale au début de la crise, ce n'est plus le cas aujourd'hui. On assiste en effet ces derniers temps à la multiplication des rapports où le ton est à l'alarmisme et aux appels à la prudence sur tout ce qui a trait à l'économie mondiale. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et le Fonds monétaire international (FMI), pour ne citer que ces exemples, ont, tout au long de ces dernières semaines, parlé de baisse de croissance et de chute de la demande de brut. Mais, à chaque fois, les prévisions sont réajustées pour être revues à la baisse. L'espoir quant à une reprise rapide de l'économie s'amenuise. C'est le cas aux Etats-Unis, l'épicentre de la crise ou le redémarrage n'interviendra qu'en 2010 selon le dernier rapport du FMI, publié hier, alors qu'initialement, il était prévu bien avant. Mais, redémarrage ne signifie pas forcément croissance positive. Il y aura beaucoup de travail à faire et, pour que les autres suivent, il faudrait encore plus de temps. Cependant, dans ce contexte, l'Algérie ne doit pas perdre de temps pour adapter son économie à tous ces changements ou, encore mieux, pour doter son économie d'outils, efficaces, de lutte contre les impacts de cette crise. Des impacts qui se font ressentir à travers la dégringolade des recettes en exportation. En d'autres termes, le temps n'est pas à l'attente de la reprise au niveau mondial mais à la réaction. Les décideurs économiques, qui n'ont cessé de rappeler, depuis l'avènement de la crise, que l'Algérie en est à l'abri, ne doivent plus rester au rang de spectateurs alors que l'onde de choc de la crise économique, née en Occident, se rapproche lentement mais sûrement. Et c'est là que réside le danger. Certes, le FMI a distribué de bons points à l'Algérie en rejoignant les prévisions de la Banque mondiale, et en prévoyant un taux de croissance positif en 2009 et 2010, respectivement +2,1% et +3,9 %, mais ces chiffres restent faibles par rapport aux aspirations de l'économie nationale. Surtout parce que le système économique national est loin d'être productif et créateur de richesse. Il y a urgence. On ne cessera jamais de le répéter. S. I.