La drogue encore et toujours. Les saisies record se poursuivent, et les bilans alarmants des services de sécurité, témoignant de l'ampleur dramatique que le trafic de drogue prend de jour en jour en Algérie, ne choquent désormais plus personne. Il n'en demeure pas moins que certaines régions sont nettement plus touchées que d'autres. A ce propos, il convient de souligner que les wilayas frontalières sont aujourd'hui le terrain d'une véritable guerre que les services de sécurité livrent sans merci aux narcotrafiquants. Des narcotrafiquants qui ne reculent devant rien pour faire transiter des quantités importantes de kif traité. En effet, si, naguère, ils abandonnaient plus facilement leur marchandise à la moindre étincelle avec les gardes-frontières, à présent, les narcotrafiquants ne rebroussent plus chemin. Munis d'un véritable arsenal de guerre, les narcotrafiquants opposent aux patrouilles des gardes-frontières une vive résistance. C'est en tout cas la situation qui prévaut dans la wilaya de Béchar, où les accrochages et les échanges de tirs nourris entre les forces de la Gendarmeries nationale et les contrebandiers désireux de passer coûte que coûte la frontière algérienne sont presque quotidiens. Utilisant des FM et des kalachnikovs, les narcotrafiquants tentent le tout pour le tout dans le seul but de percer le dispositif de sécurité mis en place. De cette guerre non déclarée, il en résulte ce qui est considérée comme la plus importante des saisies jamais opérées à la frontière ouest du pays. Et pour cause, la quantité de kif traité découverte dans la wilaya de Béchar durant le seul premier trimestre de cette année 2009 s'élève à un peu plus de 12 tonnes ! Ce qui représente 90% du bilan national qui, lui, se chiffre à 15 tonnes pour le seul premier trimestre de l'année 2009. Soit une augmentation de 213% par rapport à l'année dernière, affirment les experts du narcotrafic. Par ailleurs, cette saisie à Béchar a permis l'arrestation d'une dizaine de personnes impliquées dans le trafic de stupéfiants, signale le 3ème commandement régional de la Gendarmerie nationale. Toutefois, pour que Béchar cesse d'être une plate-forme du trafic de stupéfiants, un vaste dispositif de prévention et de lutte contre les réseaux de trafiquants et de contrebandiers activant le long des frontières du sud-ouest du pays vient d'être mis en œuvre. Une centaine de nouveaux postes frontaliers, annonce la Gendarmerie nationale, seront ouverts aussi toute le long de la bande frontalière pour renforcer le contrôle d'une très grande région que les narcotrafiquants écument avec, souvent, l'appui de la population locale. D'un autre côté, les patrouilles au niveau des axes principaux sillonnés par les narcotrafiquants seront renforcées dans les jours à venir, notamment la bande frontalière allant de Naama jusqu'à Tindouf, en passant par Béchar. Pour ce faire, les gendarmes seront équipés dans cette «guerre» contre les cartels de la drogue de moyens matériels des plus sophistiqués, dont ceux de la vision nocturne. Ils vont bénéficier aussi d'un appui aérien plus important. Enfin, à Béchar, tout indique que les prochaines batailles pour la lutte contre la drogue promettent d'être acharnées. A. S.