Une trentaine de pays producteurs et consommateurs de gaz d'Europe centrale et orientale, d'Asie centrale et du Moyen-Orient ont convenu hier d'améliorer la sécurité énergétique de l'Europe. Dans une déclaration adoptée à l'issue de leur sommet à Sofia, les représentants des pays invités par le président bulgare Gueorgui Parvanov ont souligné la nécessité d'un «développement rapide d'infrastructures internationales pour le gaz, des gazoducs, des terminaux GNL et des installations de stockage stratégiques afin de garantir la diversification des approvisionnements en gaz de l'Europe de manière durable et viable». Les participants à ce sommet, réunis par la Bulgarie après avoir connu l'une de ses plus graves crises énergétiques en janvier avec l'interruption des livraisons de gaz russe via l'Ukraine, ont insisté sur le fait que «tous les pays de transit des flux gaziers devraient assurer un acheminement sans problèmes et une surveillance efficace de ces flux». «Nos efforts communs doivent être concentrés sur la création de partenariats stratégiques au niveau régional et mondial», ont-ils souligné. Sans citer les deux projets majeurs de gazoducs en discussion, Nabucco (le «corridor sud») soutenu par l'Union européenne (UE) et South Stream initié par Moscou, les participants au sommet de Sofia ont plaidé pour la réalisation de «tous les projets gaziers dans les régions de la mer Noire et de la Caspienne et du sud-est de l'Europe». Le principe de cette démarche étant, selon les participants, «de favoriser tous les projets d'infrastructures qui contribuent à importer des volumes importants de gaz en Europe, de diversifier les sources d'approvisionnement et voies de distribution et de réduire les risques y compris ceux du transit». S'agissant du projet de «corridor sud» pour la diversification de l'approvisionnement énergétique de l'Europe, un prochain sommet lui sera dédié le 8 mai prochain à Prague, a annoncé hier le vice-Premier ministre tchèque, Alexandr Vondra, dont le pays assure la présidence semestrielle de l'Union européenne (UE). Ce sommet «doit envoyer un signal clair que l'Union européenne est passée du stade des déclarations d'intention à celui de la réalisation» des projets, a-t-il déclaré en session plénière au second jour du sommet du gaz à Sofia. Le projet de «corridor sud» vise à développer, selon M. Vondra, la coopération entre l'UE, les pays du Caucase, d'Asie centrale et éventuellement ceux du Proche-Orient. «Nous devrions nous engager à conclure les projets de coopération dans la région de la mer Caspienne d'ici la fin de cette année [...] et signer l'accord intergouvernemental sur le projet de gazoduc Nabucco cette année», a ajouté le vice-Premier ministre tchèque. Le projet Nabucco de construction d'un gazoduc de 3 300 km partant de la Caspienne à travers la Turquie, la Grèce, la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie pour aboutir à la plate-forme de distribution de Baumgarten en Autriche, devrait transporter 31 milliards de m3 par an à partir de 2014. Cependant, le projet peine à trouver des investisseurs pour financer les 7,9 milliards d'euros estimés nécessaires à sa mise en œuvre. Par ailleurs, en marge du sommet, la Bulgarie a conclu hier un accord avec l'Egypte pour importer du gaz naturel de ce pays, une première étape vers la diversification des sources d'approvisionnement de la Bulgarie, durement touchée par la crise gazière russo-ukrainienne. La Bulgarie, dépendante à 98% du gaz russe, cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement pour éviter les retombées d'une nouvelle crise gazière. R. C.