De notre correspondant à Constantine A. Lemili Dans un communiqué daté du 26 de ce mois, l'association des parents d'élèves de l'école des jeunes aveugles de Constantine revient sur deux sujets, lesquels, à mesure que passent les jours et les semaines, rendent plus difficile la situation de leurs enfants. Dans ledit document sont principalement évoqués l'absence de moyen de transport, malgré la disponibilité d'un bus attribué par le ministère de la Solidarité, mais aussi de l'inutilisation d'une bibliothèque sonore en souffrance dans des cartons depuis sa réception du même ministère. Dans l'un et l'autre cas, ce sont les enfants qui sont pénalisés, mais le point mis en exergue demeure évidemment la question du transport qui place les parents face à la nécessité de les (enfants) voir quitter et réintégrer le domicile dans des conditions, non seulement idéales, mais au moins sécurisantes. Or, «c'est justement pour des raisons de sécurité, voire de préservation de l'intégrité physique des enfants, que nous n'avons pas pris la responsabilité de mettre en circulation un bus qui ne présentait aucune garantie en ce sens. Pis encore, nous vous dirons que le service de contrôle technique a émis des réserves sur son utilisation tant que certaines réparations ne soient pas entreprises», soulignera à notre intention M. Chied, le directeur de l'école. D'ailleurs, cela est une bonne chose que ce bus ait été attribué gracieusement mais il était «dans un état déplorable lors de sa réception parce que utilisé auparavant. Mais, qu'à cela ne tienne, nous avons essayé, autant que faire se peut, de lui redonner une viabilité, malheureusement s'il fonctionne quinze jours après sa sortie d'un atelier de mécanique, dans les jours qui suivent il présente des signes évidents d'instabilité, notamment dans le système de freinage, ce qui peut constituer de réelles menaces à ses passagers». Le directeur, considérant, certainement à juste titre, qu'il valait mieux affronter l'ire des parents que de les placer, passez nous l'expression, dans une situation de deuil et ce, d'autant qu'il y a seulement quelque jours un bus comparable avait dévalé une descente, emportant tout ce qui se trouvait sur son passage (à Djebel Ouahch, ndlr). Pour plus de précisions, M. Chied ajoutera : «Nous passons notre temps chez le mécanicien, comme nous faisons tout pour démarcher et trouver la pièce manquante. Ce qui n'est pas évident avec un véhicule de marque asiatique ; les représentants de la presse sont bien placés pour être informés de cette situation. Quoique cela ne nous a jamais empêché de faire le maximum pour littéralement ‘obliger' le mécanicien à trouver une solution : rendre au bus sa fonction et aux élèves un droit». Quant à la bibliothèque sonore, notre interlocuteur concède effectivement sa disponibilité pour préciser toutefois qu'il «serait incongru d'exiger l'installation d'un équipement alors que les espaces requis ne sont pas disponibles. Une bibliothèque sonore a besoin d'un espace spécifique de manière à créer les conditions idoines, toutes les conditions à même de présenter à son ou ses utilisateurs les meilleurs avantages. Nous n'avons toujours vu l'utilisation, voire le fonctionnement de cet équipement que sous cet aspect. Autrement dit, créer et mettre à la disposition de nos pensionnaires un espace convivial qui serait non pas une contrainte de plus mais un avantage certain avec au bout toutes les passions possibles qui nivelaient la situation de cette catégorie de handicapés sur laquelle l'Etat investit énormément». En conclusion, M. Chied considère, «sans faire dans la paranoïa», que cette sortie médiatique obéit à une stratégie de déstabilisation d'une structure qui s'en serait volontiers passé, du fait que les problèmes sont ailleurs, comme le sont les défis à relever pour édulcorer au maximum le quotidien d'enfants qui «sont sous notre responsabilité à tous. En ce qui nous concerne, nous faisons pour le mieux pour y parvenir sauf que tout ne relève pas de notre seule volonté parce que nous restons tributaire de conditions exogènes à l'école et sur lesquelles nous n'avons aucune influence».