L'Entente de Sétif qui s'est lancée cette année dans un challenge absolument formidable, à savoir courir quatre compétitions à la fois, a finalement dû déchanter devant l'adversité. Le défi relevé au début de la saison par la direction du club de Aïn Fouara s'est avéré plus titanesque qu'il n'y paraissait aux premiers abords. L'Entente pouvait-elle se permettre un tel choix au risque d'y laisser des plumes ? Il semble que les responsables du club sétifien ont tablé sur un argument qui s'est révélé inefficient. La «richesse» de l'effectif ententiste n'a finalement pas été la panacée. Le football étant un sport surprenant où il faudrait aller chercher des ressorts là où on l'imagine le moins. Ainsi, le rêve fou caressé durant une saison par les amoureux d'El Qahla ou Beïdha aura bien des proportions autrement plus modestes. Les supporters devraient in fine se contenter du peu. L'histoire d'amour avec la Champions league arabe s'est arrêtée net dans le beau stade de Radès en cette demi-finale retour qui avait l'air d'une véritable mission impossible après la déconvenue au 8 Mai 45. Il est vrai que l'Espérance de Tunis était un cran au-dessus des Sétifiens partis pour Tunis sonnés par une autre désillusion. L'élimination en demi-finale de la Coupe d'Algérie, une autre passion de l'Entente, semble avoir complètement dérouté le groupe. L'expédition tunisoise malgré toute la volonté des joueurs s'est révélée être une mission impossible. L'autre «lièvre» couru par l'Entente, à savoir la participation à la Coupe de la CAF qui en est à sa 6e édition, pourrait, en revanche, faire beaucoup de bien à la bande de l'excellent Metref. Rien ne vaut effectivement la confrontation avec les adversaires «naturels» des clubs algériens. Reste le Championnat national. Un des plus insipides, diront des observateurs à cause du sempiternel problème de la programmation. L'Entente de Sétif est appelée à boucler sa saison sur un marathon absolument démentiel. Le club de Aïn Fouara, qui a donné l'impression d'être détaché durant tout le parcours aller et retour, est condamné à clore l'exercice en cours par des résultats positifs au risque de vivre le cauchemar.La désillusion de cette saison pas comme les autres devrait du côté de Sétif à l'instar des autres clubs algériens constituer un enseignement à méditer. La question a été ressassée à l'ennui. Les clubs algériens ont-ils les capacités de courir plusieurs lièvres à la fois ? Les nouveaux dirigeants du football national semblent avoir déjà esquissé une réponse à la légitime interrogation. A partir de la saison qui s'annonce, les clubs algériens devraient se limiter à une seule compétition internationale. Les «déboires» ententistes sont venus comme corroborer le choix de la FAF. Pourtant, la décision reste discutable. A Tunis le 26 avril, l'Entente avait comme adversaire une équipe tunisienne qui court toujours plusieurs lièvres à la fois. Et semble ne pas prête à lâcher prise en si bon chemin. M. B.