Sale temps pour la Formule 1. La plus prestigieuse des compétitions de sports mécaniques est en train de vivre des jours sous haute tension. Après la crise économique, c'est au tour d'une crise interne née du nouveau règlement pondu par la Fédération internationale de l'automobile de pousser un groupe d'écuries à brandir la menace de la rupture avec la compétition. L'épilogue à la guéguerre entre les deux parties attendu n'a pas eu lieu vendredi dernier et, pire, la tension est encore montée de plusieurs crans entre la FIA et les écuries réfractaires. A quelques jours du 29 mai, date à laquelle les écuries doivent s'inscrire pour la saison de F1 2010, chacune des deux parties campe sur ses positions et, si les choses persistent à être ce qu'elles sont aujourd'hui et si les écuries concernées décident d'aller jusqu'au bout de leurs revendications sans concession aucune, l'épreuve de Formule 1 se déroulera la saison prochaine dans une configuration inédite, sinon insolite de par la liste des absents potentiels. Toyota, Red Bull, Renault et… Ferrari. Oui Ferrari. La prestigieuse Formule 1 risque de se dérouler l'année prochaine sans la tout aussi prestigieuse écurie Ferrari, présente à l'épreuve depuis sa création. Comme quoi, arriver à concevoir une F1 sans Ferrari, c'est arriver à accepter un Mondial de football sans le Brésil. Cela dit, avec ou sans nouveau règlement, elle représente suffisamment d'intérêts aussi bien pour les responsables de la FIA et de la F1 que pour les grandes écuries pour permettre d'espérer un dénouement de la situation. On voit mal, en effet, un Mosley ou Ecclestone sacrifier cette poule aux œufs d'or en faisant l'impasse sur des écuries légendaires qui disposent de la puissance financière et structurelle d'un constructeur. Surtout pas en cette période de crise. On voit mal aussi un constructeur à la dimension planétaire se priver subitement d'une vitrine comme la F1. Quant aux masses colossales d'argent générées par les interminables publicités via un GP de F1 dans les plus grandes télés du monde, de surcroît au pouvoir politique et financier certain et avéré… L. I.