Photo : Riad Par Wafia Sifouane Une journée ensoleillée, une température plus ou moins caniculaire, des ruelles désertées par les véhicules, ces grands engins polluants mais surtout indispensables pour les citadins. Un décor idyllique s'est dressé hier à Alger, une capitale qui a troqué son vacarme et sa pollution contre une journée saine loin de la fumée des pots d'échappement. «Alger sans voiture», un événement initié par la radio El Bahdja en collaboration avec la wilaya d'Alger et le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme. En effet, les grands axes de la capitale ont été bloqués et interdit d'accès aux véhicules dès 9h du matin. En l'occurrence, la Grande-Poste, la place Maurice Audin, le boulevard Zighout Youcef et la rue Didouche Mourad. Curieux de voir le résultat de cette manifestation, nous nous sommes déplacé vers la rue Didouche Mourad ; là, nous avons observé une rue algéroise qui s'est mutée en rue utopique. Quelques minutes après la prière du vendredi, nombre de personnes ont regagné la rue pour une petite marche. Les enfants, de leur côté, munis d'un ballon, ont engagé une partie de football improvisée dans la rue. «Pour une fois qu'on peut jouer près de chez nous, pourvu que les autorités fassent de cette journée une habitude», nous dira un jeune garçon en tenue verte de footballeur. Des jeunes hommes installés sur les marches de l'entrée d'un immeuble nous déclarent : «C'est une occasion pour nous de nous détendre, parce que le bruit des véhicules nous stresse énormément, c'est une très bonne initiative qu'on aimerait voir persister.» Portant des lunettes de soleil, une petite fillette dans ses bras, Hichem, âgé d'une vingtaine d'années, dira : «Cette journée m'a vraiment permis de me détendre, je suis en compagnie de ma petite nièce et elle semble beaucoup apprécier ce calme.» Sur le trottoir voisin, une dame dans la quarantaine, essoufflée, ne semble pas partager son avis. «Personnellement, je n'étais pas au courant de cette journée. Résultat, je me retrouve bloquée sans aucun moyen de transport pour me conduire à El Mouradia. Les autorités auraient pu mettre à notre disposition des vélos.» Elle sera la seule à se plaindre, vu que la majorité des citadins ont bel et bien apprécié cette journée. «J'habite à Baba Ahcen, donc j'ai l'habitude d'avoir du calme. Mais je trouve que c'est une bonne occasion pour les gens de la capitale de se changer les idées et de se ressourcer», conclura Hamida, 45 ans.