Photo : Sahel Par Wafia Sifouane C'est sur l'esplanade de Riad El Feth que les artistes de l'Ahaggar ont installé leur scène et cela depuis mercredi soir dernier lors du lancement officiel de la semaine culturelle de la wilaya de Tamanrasset à Alger. L'événement organisé par la maison de la culture de Tamanrasset en collaboration avec le ministère de la Culture s'inscrit dans le cadre du renforcement des échanges culturels interrégionaux. A cette occasion, une immense tente, ahakit en targui, a été dressée pour abriter les différentes expositions qui auront lieu jusqu'à mardi prochain. Parmi les œuvres exposées figurent celle de l'atelier d'arts plastiques de la maison de la culture de Tamanrasset avec un total de 34 toiles, quelques tableaux de miniatures confectionnés par les élèves de l'atelier ainsi que plusieurs photographies présentant la beauté et la majesté de l'Ahaggar. Les photos sont signées Fayçal, un enfant du pays, ou plutôt un amoureux du désert qui a adopté l'Ahaggar et l'Ahaggar le lui rend bien. De l'autre côté de la kheïma, une exposition de bijoux targuis faits à la main à partir d'argent et de cuivre. Un artisan s'est déplacé spécialement pour présenter ce métier ancestral. «Ce métier nous a été transmis par nos ancêtres, depuis notre jeune âge, nos parents nous apprennent à amadouer les matériaux et à en faire des bijoux que nos femmes portent», dira-il. En ajoutant que «certains de ces bijoux ont une signification bien précise. Chaque modèle renferme un message, un symbole. Par exemple, cette étoile tinighafi signifie l'étoile du désert qui jadis aidait les voyageurs à retrouver leur chemin», nous explique-t-il. Assis par terre, c'est avec un grand amour et un large savoir-faire acquis en onze ans que cet artisan confectionne un bracelet sous les yeux charmés des quelques visiteurs présents. Seule fausse note, les prix relativement élevés des articles exposés. Une bague en argent est proposée à 1 200 DA. A ce propos, un visiteur nous a déclaré que «c'est beaucoup trop cher. On peut trouver les mêmes articles à Alger à beaucoup moins», affirme-t-il. A côté de la kheïma, une autre petite tente où un autre artisan expose ses articles destinés à la décoration tels que des oreillers en peau de mouton ou encore des articles usuels comme ces grands sacs en cuir ouvragés et bordés qu'on suspendait dans l'ahakit et qui, faciles à transporter, servaient au rangement des vêtements lors des transhumances des tribus targuies. Au cours de notre passage, nous avons constaté la rareté des visiteurs. Mais un des animateurs nous expliquera que «c'est le soir que les gens affluent vers la kheïma». Il ajoutera que, durant cette manifestation, des soirées musicales et des spectacles de danse auront lieu chaque soir. L'animation sera assurée par des associations, des troupes et des groupes d'artistes de la wilaya de Tamanrasset. Après la clôture de cette semaine culturelle de Tamanrasset à Alger, ce sera au tour d'Alger de visiter la capitale de l'Ahaggar du 20 au 25 novembre prochain.