De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili Brahim Djeffal, chef de cabinet du ministre délégué chargé des collectivités locales a organisé un déjeuner débat avec la presse jeudi dernier à Constantine. Compte tenu de sa fonction, ledit déjeuner est pourtant aux antipodes de tout thème politique que pourrait lui prêter, via un superbe raccourci, tout profane. Ainsi, le très soft restaurant Mizania a brillé surtout par la présence de responsables locaux de l'exécutif et élus, des hommes d'affaires et l'ensemble des joueurs conviés en fait par celui qui est surtout le président d'honneur de l'ASK. Néanmoins, ce très convivial lunch avait pour toile de fond la crise que couve l'étonnante équipe de football de l'AS Khroub, quotidiennement malmenée par une campagne de déstabilisation dont l'objectif premier est de déboulonner le président du club, en l'occurrence Hassen Milia. Il faut quand même concéder que ce dernier a réussi la performance de réunir unanimement un rejet très fortement témoigné, du moins médiatiquement, par une opposition qui se renouvelle chaque jour sous la forme d'un nouveau champion sorti comme par prestidigitation d'un chapeau. Brahim Djeffal affirme avoir réagi par amour du club : «Je suis avant tout un enfant de la ville, j'ai vu évoluer et admiré les plus grands joueurs, sinon les meilleurs attaquants que l'Algérie a enfantés [sont cités nommément Boucherka, Khattabi, ndlr], j'ai soutenu de toutes mes forces ce club comme je l'ai fait pour le MOC et le CSC en vertu de ce que me conféraient mes attributions officielles et je trouve déplorable qu'on veuille le [ASK] saborder. Est-il concevable de vouloir autant de mal à un club qui tourne bien, fait partie de l'élite, quoique disposant de moyens modestes? En clair, est-il logique, voire sensé de vouloir systématiquement démolir une équipe qui marche bon an mal an sereinement et qui émerge du lot par sa stabilité ?». Brahim Djeffal tiendra à souligner qu'il n'a «aucun intérêt personnel à apporter son soutien à Hassen Milia, excepté le fait de le faire parce qu'il n'a jamais cessé d'être proche du club en brassant large, en matière d'aides de toute nature, parmi les institutions, les mécènes improvisés, les sponsors pour le club. Mieux encore, je me ferai douce violence en ma qualité de cadre de l'Etat de dire que j'y vais de mes propres économies [de salarié] pour aider certains joueurs en difficulté notamment, nos amis africains [l'ASK en possède trois dans son effectif] pour des raisons que je n'ai nul besoin de détailler. J'ai de tout temps veillé à la transparence des fonds qui arrivent dans les caisses du club et je vous affirme, ici et maintenant, qu'aucun sou n'y est entré autrement que sous le nom du club. Je tiens à votre disposition tous les chèques des transactions». La sincérité de l'hôte de la réception est incontestable et risque pourtant d'être prise à contre-pied par la logique de la loi, particulièrement 90-31, en ce sens que des membres de l'assemblée générale ont émis, depuis quelques semaines, une requête en vue d'obtenir la tenue d'une assemblée générale extraordinaire au motif de défiance à l'endroit de l'actuel président. Celui-ci a toutefois déjà annoncé celle annuelle (assemblée générale ordinaire) préparée par son bureau et pourrait sérieusement bizuter la première citée. Concluons enfin sur la présence de près de trois candidats qui piaffent d'impatience de briguer la présidence de l'ASK depuis quelques jours. Mais, entre vouloir et pouvoir, il y a un fossé qu'il n'est pas aisé de franchir allègrement tant que l'AG ne se s'est pas prononcée.