Les pilotes maritimes du port d'Alger décident de paralyser le port la journée du 3 juin prochain. Ils avaient lancé, la semaine dernière un ultime appel à la tutelle afin qu'elle prenne en charge leurs revendications socioprofessionnelles. Suite à cet appel, ils ont été reçus, hier, par le directeur général de l'entreprise portuaire mais la rencontre n'a pas été concluante. Ce qui les a amenés à décider d'une journée de débrayage. Pour rappel, les pilotes maritimes du port d'Alger estiment être «lésés professionnellement et socialement» et ont maintes fois interpellé le ministère des Transports et leur direction sur leur situation sociale et l'absence d'un statut particulier. Ils soutiennent que le manque de considération à l'égard de cette catégorie en a découragé plus d'un et a créé une hémorragie puisqu'une vingtaine d'entre eux ont rejoint les pays du Golfe où les salaires proposés sont de l'ordre de 7 000 euros. M. Achour Moussa, le représentant syndical des pilotes maritimes, indique à ce propos que le salaire d'un pilote maritime au port d'Alger «dans les meilleurs des cas est autour de 55 000 DA et cela après des dizaines d'années d'expérience». Pourtant, l'exercice de cette profession n'est ouvert qu'aux capitaines de la marine marchande et des forces navales qui justifient d'un certain nombre d'années d'expérience. En plus d'un salaire qui ne répond pas à leurs attentes, les pilotes maritimes du port d'Alger s'interrogent sur «les disparités des salaires» exercées d'un port à l'autre alors que «les critères de recrutement sont identiques». A ce sujet justement, le collectif des pilotes maritimes du port d'Alger ont adressé, en 2005 déjà, au P-DG du Port une plate-forme de revendications dans laquelle ils ont demandé «un alignement des salaires et des régimes indemnitaires sur ceux pratiqués au niveau des ports d'Arzew et de Skikda». Aucune suite n'a été donnée à ce courrier jusqu'en 2007, après plusieurs autres lettres adressées à la tutelle. Une correspondance de la direction maritime et commerciale est venue en 2007 et une autre en date du 6 mai dernier exigeant de l'ensemble des P-DG des entreprises portuaires de «revaloriser les salaires des pilotes maritimes» et cela après le constat d'une «situation inquiétante [qui] est due notamment à l'absence d'une prise en charge effective par un statut particulier pour cette catégorie du personnel, une rémunération jugée insuffisante, une disparité des salaires entre les ports […]», précise la correspondance. Mais malgré cette instruction, aucune suite n'a été donnée. Face à cette situation de blocage, les pilotes maritimes d'Alger mettent à exécution leur menace en observant, dans un premier temps, une journée de protestation qui sera suivie d'un débrayage si un dénouement rapide n'est pas trouvé. H. Y.