Les pilotes maritimes du port d'Alger menace de recourir au débrayage si leurs doléances ne sont pas prises en charge. Ces derniers qui affirment être «lésés professionnellement et socialement» ont maintes fois interpellé le ministère des Transports et leur direction sur leur situation sociale et l'absence d'un statut particulier. «Le manque de considération àl'égard de cette catégorie en a découragé plus d'un et créé une hémorragie puisqu'une vingtaine d'entre nous ont rejoint les pays du Golfe où les salaires proposés sont de l'ordre de 7 000 euros», a déclaré M. Achour Moussa, le représentant syndical des pilotes maritimes. Selon ses affirmations, le salaire d'un pilote maritime au port d'Alger «dans le meilleur des cas est autour de 55 000 DA et cela après des dizaines d'années d'expérience». En effet, l'exercice de cette profession n'est ouvert qu'aux capitaines de la marine marchande et des forces navales qui justifient d'un certain nombre d'années d'expérience. En plus d'un salaire qui ne répond pas à leurs attentes, les pilotes maritimes du port d'Alger s'interrogent sur «les disparités des salaires» d'un port à l'autre alors que «les critères de recrutement sont identiques». A ce sujet, le collectif des pilotes maritimes du port d'Alger avaient adressé, en 2005 déjà, au P-DG du Port une plate-forme de revendications dans laquelle ils demandaient «un alignement des salaires et des régimes indemnitaires sur ceux pratiqués au niveau des ports d'Arzew et de Skikda». Aucune suite n'a été donnée à ce courrier jusqu'en 2007, après plusieurs lettres adressées par cette corporation à la tutelle. Une correspondance de la direction maritime et commerciale est venue en 2007 et une autre en date du 6 mai dernier, exigeant de l'ensemble des P-DG des entreprises portuaires de «revaloriser les salaires des pilotes maritimes et l'intéressement des pilotes aux résultats financiers de l'entreprise selon le principe : à qualifications égales, salaires égaux» et cela après le constat d'une «situation inquiétante [qui] est due notamment à l'absence d'une prise en charge effective par un statut particulier pour cette catégorie du personnel, une rémunération jugée insuffisante, une disparité des salaires entre les ports […]», précise la correspondance qui n'omet pas de faire état de «situation préjudiciable pour le bon fonctionnement des ports et la sécurité de la navigation maritime en raison des départs massifs de pilotes vers d'autres ports […]». Mais malgré cette instruction, aucune suite n'a été donnée. Face à cette situation de blocage, les pilotes maritimes d'Alger menacent de recourir, dans un premier temps, à une journée de protestation qui sera suivie d'un débrayage si un dénouement rapide n'est pas trouvé. H. Y.