Au moment où l'épidémie de grippe porcine progresse au rythme d'un millier de cas supplémentaires par jour, semant une panique planétaire, Saïd Barkat dément formellement la présence en Algérie de cette maladie, affirmant que notre pays est pour l'heure épargné par l'épidémie. Le ministre a précisé que «par prudence deux cas ont été suspectés mais ont rejoint leur foyer car non contaminés par le virus comme l'ont révélé les examens». Le ministre, qui intervenait en marge de la séance plénière de l'APN consacrée au débat du plan d'action du gouvernement, a souligné que «l'Algérie possède les moyens matériels et humains pour faire face à l'apparition d'éventuels cas de grippe porcine dans notre pays». Assurant que l'Algérie est en état de vigilance extrême, Barkat a affirmé que l'Algérie a mis en branle un plan de lutte et de prévention contre la grippe porcine, consolidé notamment par un renforcement des mesures de contrôles sanitaires aux frontières terrestres, ainsi que dans les ports et aéroports. Il rappellera, dans ce cadre, le dispositif de prévention spécial mis en place à cet effet à l'aéroport international Houari Boumediene pour éviter l'éventuelle introduction de la grippe porcine en Algérie. Le ministre fera part, par ailleurs, d'un programme initié à cet égard comprenant l'aménagement de 53 hôpitaux, la préparation de tous les spécialistes afin de faire face à une éventuelle apparition de la grippe porcine, outre la disponibilité des médicaments». «L'Algérie a besoin, en cas d'apparition de la maladie, de près de 9 milliards de dinars pour faire face à cette épidémie», a, d'autre part, souligné Barkat. Le virus de la grippe porcine se propage à une folle allure. Selon le dernier bilan de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), le virus a contaminé quelque 12 022 personnes dans 43 pays et causé la mort de 86 personnes. L'OMS, qui espère que les laboratoires pharmaceutiques seraient capables de produire un vaccin contre le virus A (H1N1) d'ici «fin juin-début juillet», a mis en garde les pays en voie de développement contre le virus «subtil et sournois» de la grippe porcine qui pourrait les frapper cruellement. «Les pays, surtout dans le monde en voie de développement, où les populations sont plus vulnérables, doivent se préparer à voir davantage de cas graves que ceux constatés actuellement et qui ont été diagnostiqués dans les meilleures conditions possibles», avait averti la directrice de l'OMS Margaret Chan. L'OMS s'est dit inquiète du manque de diagnostic dans les pays en voie de développement. Selon l'organisation, ces pays ne disposent pas de moyens de diagnostiquer la grippe saisonnière, encore moins des cas de grippe porcine A (H1N1). Selon l'OMS, «dans la plupart de ces pays, il n'y a pas de système efficace d'information sur les causes de décès». Par exemple, le Mexique a dû recourir à des laboratoires canadiens pour identifier le virus de la grippe A (H1N1). «Même dans des pays à revenus moyens, les cas de grippe sont souvent répertoriés comme étant des pneumonies», avait encore souligné l'organisation onusienne. A. B.