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Un manque à gagner de 4 à 5 milliards de dollars pour la balance commerciale En raison de la faiblesse du pavillon national de la CNAN et de l'ouverture du marché
De 40% dans les années 1980, les parts de transport du pavillon national dans le commerce extérieur ont dégringolé à 2% aujourd'hui. Ainsi, le manque à gagner est évalué entre 4 et 5 milliards de dollars, annuellement. Ces chiffres ont été fournis, hier, par Kamel Khelifa, formateur et consultant international en communication à l'exportation et en logistique des transports. S'exprimant lors d'une rencontre consacrée aux «accords, règles, normes et facilitation où l'Algérie est quasi absente», le conférencier a mis en relief «les pertes sèches» qu'enregistre notre pays. «Jusqu'en 1989, l'Algérie partageait des parts de transport sur les principales dessertes avec sa propre flotte et avec des navires affrétés, atteignant jusqu'à 40% de couverture de notre commerce extérieur. Mais, à partir de 1992, on a décidé d'ouvrir le marché tous azimuts aux étrangers, mettant en péril le pavillon national», regrettera-t-il. Dans la foulée, l'orateur n'y est pas allé avec le dos de la culière pour relever cette lacune qui a fait jour au moment où l'on a décidé d'ouvrir le marché, «mettant en péril le pavillon national». Toujours sur le même sujet, il dira que la chaîne de transport logistique est une réelle industrie dans le monde qui pèse lourdement. Elle représente quelque 6 000 milliards de tonnes qui génèrent environ 6 000 milliards de dollars. Où se situe l'Algérie dans tout cela ? M. Khelifa estime que la part de l'Algérie ne dépasse pas les 0,0062%. Une situation peu reluisante, nuance l'orateur pour qui cette situation est due en partie à l'absence d'une stratégie de transport, la démission des opérateurs économiques, notamment les chargeurs ainsi qu'au manque de formation et de mise à niveau. Estimant que la CNAN a essayé de reprendre ses lignes, il a souligné qu'on a justifié cette situation par notre adhésion à l'organisation mondiale du commerce OMC. «On a fait inculquer à tout le monde, depuis 15 ans, cette idée de l'OMC alors qu'en 2009 on n'y est pas encore», a-t-il noté à ce propos. Tout en s'interrogeant sur les raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à «désarmer le pavillon national et ouvrir les activités juteuses, comme la consignation à l'initiative étrangère sans contrepartie aucune», l'orateur propose de renflouer le pavillon national dans moins de deux ans, et ce avant de voir «la totalité de notre commerce extérieur entre les mains des étrangers». Dans sa présentation, M. Khelifa a également tenté de faire la lumière sur certaines conventions où l'Algérie est absente. Entre autres accords, il a cité les «Règles de Hambourg». Il s'agit d'une convention élaborée en 1978. Elle instaure certaines règles d'équité par rapport au régime de responsabilité édicté par la convention de Bruxelles de 1924. La deuxième convention énumérée par le conférencier est celle appelée le «transport multimodal». Elle consacre le parachèvement de l'édifice juridique des transports. Ce titre, précise le consultant, permet l'utilisation, sur plusieurs modes de transport (air, mer, terre) d'un document unique couvrant une opération de transport de bout en bout, et sous la responsabilité d'un seul opérateur. L'Algérie est aussi absente, signale le conférencier dans le «Code de conduite des conférences maritimes ou le partage du fret». Pourtant, fait-il remarquer, l'Algérie fait partie des pays l'ayant revendiqué dans les années 1960, pour casser le monopole des puissances maritimes. M. Khelifa conclura que notre pays est absent des grands enjeux stratégique. La responsabilité incombe «aussi» et surtout, pense-t-il, aux opérateurs économiques, agissant dans le commerce extérieur, qui sont «démissionnaires» et qui répercutent ainsi «les surcoûts de leur carence sur le consommateur». D'autres conventions sont sur la liste … S. B.