Signé en avril 2001 et entré en vigueur en septembre 2005, l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne fait l'objet, ces derniers temps, d'évaluation. L'organisation du premier Salon de l'exportation parallèlement à la 42ème édition de la Foire internationale d'Alger (FIA) représente une autre occasion de relancer le débat sur l'impact de l'accord d'association sur l'économie nationale. C'est en inaugurant ce salon, le premier du genre, dimanche dernier que le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub a annoncé la présentation d'une étude relative à l'impact dudit accord. Cependant, rien n'a filtré hier sur la rencontre consacrée à cette question. Ce qui est certain pour l'heure, c'est que le gouvernement, qui s'est rendu compte de l'impact négatif de l'accord sur l'Algérie à travers le déséquilibre de la balance, a décidé de prendre les choses en main pour rééquilibrer la situation. Est-ce possible ? Pourquoi a-t-on attendu tout ce temps pour passer à l'évaluation et pour détecter «les obstacles qui ont empêché l'Algérie d'en profiter davantage?», pour reprendre l'expression de Djaaboub. Lequel a parlé de réajustement de l'accord dans l'intérêt des deux parties. Mais sera-t-il facile de renégocier ? Le ministre lui-même a reconnu que ce sera difficile pour certaines clauses de l'accord, alors, du côté de l'Union européenne, on a avancé à maintes reprises que l'Algérie fait partie des pays qui ont le mieux négocié cet accord. Et pour cause, sa signature est intervenue tardivement par rapport à d'autres pays. L'Algérie a en fait achevé les négociations avec l'Union européenne bien après la Tunisie et le Maroc. Sur un autre volet, il y a lieu de rappeler que ce changement n'a pas été précédé d'un plan de préparation efficace au profit de l'entreprise algérienne qui s'est retrouvée face à une concurrence rude. «Que peut exporter l'entreprise nationale face aux capacités de son homologue européenne?» C'est la question que se sont posée les spécialistes à maintes reprises. En effet, même si des programmes de mise à niveau ont été lancés, avec l'appui de l'Union européenne entre autres, l'impact de cette action ne s'est pas fait ressentir sur la PME algérienne. Car, les fruits de ce genre de programmes ne sont pas rapides. Entre-temps, l'accord est entré en vigueur. En d'autres termes, la marge de manœuvre côté algérien reste faible. Les résultats sont là aujourd'hui. Le constat dressé récemment par le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce illustre clairement la situation. «Pour 1 dollar exporté vers l'UE, l'Algérie importe pour 20 dollars», avait-il indiqué, précisant que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE restent «marginales» en s'établissant à un milliard de dollars en 2008, contre des importations de 20,8 milliards de dollars auprès de la même région. Aussi, depuis 2005, première année de mise en œuvre de l'accord d'association, les importations algériennes auprès de l'UE ont augmenté de près de 80% en passant de 11,2 milliards de dollars à 20,8 milliards de dollars en 2008. C'est vraiment le déséquilibre. Que décidera-t-on face à cette situation ? S. I.