Quel bilan faire de la 42ème Foire internationale d'Alger pour ses quatre premiers jours ? A la lumière des conditions dans lesquelles se tient cette manifestation traditionnelle, la réponse est claire. On peut dire que le bilan est négatif. Négatif à différents niveaux, à commencer par l'organisation. Laquelle présente de nombreuses lacunes en dépit des améliorations apportées ces dernières années. Le point critique reste l'accès à la Société algérienne des foires et exportations (SAFEX). Un accès des plus difficiles particulièrement pour les automobilistes. Depuis l'inauguration de la 42ème FIA, des bouchons interminables se forment. Les visiteurs, particulièrement ceux à la recherche d'opportunités d'affaires perdent énormément de temps avant de pouvoir accéder aux différents stands. Femmes, enfants et jeunes sillonnent, en effet, les différents stands en même temps que les visiteurs professionnels. Ce qui retarde les discussions d'affaires qui sont vite chamboulées avec l'arrivée du grand public. Certes, la foire a toujours été considérée comme un point d'attraction (face à l'absence d'endroits consacrés à cet effet au niveau de la capitale) pour le public d'autant qu'elle se tient habituellement à la fin de l'année scolaire mais cette tendance ne fait que s'accentuer. L'organisation anarchique des tombolas, les ventes promotionnelles et l'ouverture des points de vente des produits de consommation par les représentants des entreprises participant à la FIA dans les grands espaces de la SAFEX ôtent à cette foire son caractère d'affaires. Les organisateurs de ce rituel rendez-vous auraient mieux fait d'innover en consacrant des stands spécialement aux visites d'affaires au lieu de consacrer quotidiennement seulement trois heures sur huit aux professionnels. Et dire que l'objectif de la FIA est plutôt d'ordre professionnel puisqu'elle vise essentiellement à faciliter les contacts entre les hommes d'affaires algériens et leurs homologues étrangers de manière à booster le partenariat et promouvoir l'investissement étranger. Mais, le constat est là. Le commerce l'emporte sur toute autre chose. Même les participants étrangers avouent être beaucoup plus attirés par la recherche de distributeurs de leurs produits que par l'investissement en Algérie. La tenue du premier Salon de l'exportation parallèlement à la FIA ne semble pas donner de résultats. L'absence flagrante des participants à la rencontre organisée hier par la COFACE sur la gestion de la crise en Algérie en marge de ce salon illustre bien cette situation. Même les conférences n'attirent pas les opérateurs économiques. Que reste-t-il donc pour la FIA ? S. I.