Transparency International (TI) a rendu public hier un rapport, à l'occasion de la Journée internationale contre la corruption, décrétée par l'ONU le 9 décembre de chaque année. Loin de constituer un rapport mondial de perception de la corruption par pays, TI a, pour la circonstance, plutôt opté pour l'indice des entreprises. Intitulé «les entreprises des puissances économiques émergentes affichent de hauts niveaux de corruption à l'étranger», le rapport épingle trois pays émergents. Il s'agit de la Chine, de l'Inde et de la Russie. Avec en prime trois secteurs particulièrement touchés : le bâtiment, l'immobilier, le pétrole et le gaz. «D'après l'Indice de corruption des pays exportateurs [ICPE] 2008, le versement de pots-de-vin à l'étranger par les entreprises des puissances économiques émergentes, comme la Chine, l'Inde et la Russie, semble une pratique courante», écrit TI. En revanche, ce sont la Belgique et le Canada qui se partagent la première place dans l'indice. «Les entreprises belges et canadiennes sont considérées comme les moins susceptibles de verser des pots-de-vin à l'étranger.» Le rapport de TI conclut que de nombreuses sociétés des plus grands pays exportateurs «continuent d'avoir recours aux pots-de-vin pour remporter des contrats à l'étranger, en dépit de la reconnaissance de l'impact destructeur de cette pratique sur la réputation des entreprises et les communautés locales». Aussi, estime la présidente de Transparency International, Huguette Labelle, il est primordial que «les gouvernements redoublent d'efforts pour faire appliquer les lois et réglementations en place concernant le versement de pots-de-vin à l'étranger et que les entreprises adoptent des programmes anti-corruption efficaces, afin de lutter contre les inégalités et les injustices engendrées par la corruption. Dans le même esprit, tous les grands pays exportateurs devraient s'engager à adhérer à la convention de l'OCDE [GAFI, ndlr] sur la lutte contre la corruption», estime la présidente de TI. Sur un autre plan mais toujours à l'occasion de la Journée internationale contre la corruption, c'est l'Organisation des parlementaires arabes contre la corruption (ARPAC) qui tire la sonnette d'alarme. Elle n'hésite pas à accuser les gouvernements arabes de laxisme et d'incapacité à trouver et adopter des stratégies nationales de lutte contre la corruption. Mieux, l'ARPAC leur reproche de ne pas mettre en application la convention des Nations unies contre la corruption ratifiée, rappelons-le, par 114 pays jusqu'à présent. C'est d'ailleurs le même constat qu'établit l'Association algérienne contre la corruption qui estime que les pouvoirs publics n'ont toujours par mis en place l'agence contre la corruption, mais aussi la permissivité dans l'octroi des marchés publics où le gré à gré est devenu la règle au lieu d'en être l'exception «sous prétexte que les walis se sont plaints des difficultés dans ce secteur». F. A.