Sonatrach a signé hier à Alger, en présence du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, deux importants contrats avec le groupement japonais JGC et le consortium ABB-SARPI, pour un investissement estimé à cent vingt-trois milliards de dinars. Le premier contrat, d'une durée de quarante-deux mois, a été signé avec JGC. Il se rapporte à l'engineering de la construction des installations de traitement de champs de gaz de Gassi Touil, un projet gazier pris en charge par la Compagnie nationale des hydrocarbures. Le contrat prévoit, entre autres, la mise en place des installations nécessaires au Process, un réseau de collecte de cinquante-quatre puits sur les sept champs de gaz concentrés et des lignes d'évacuation des produits et des infrastructures de support. Une fois finalisé, ce projet permettra au groupe Sonatrach de disposer, dès la fin de 2012, de volumes supplémentaires de gaz natrel, de GPL et de condensat. Le second contrat, conclu donc avec ABB, consiste principalement en la réalisation des installations de récupération de gaz torchés à Haoud Berkaoui, la ré-instrumentation des centres de production de Haoud Berkaoui, Benkahla et Guellala et, enfin, la fourniture d'un système de contrôle au niveau de chaque centre de production. Les deux contrats signés sont d'une «extrême importance» pour l'Algérie en termes de «revenus» et de «protection de l'environnement», a noté le ministre de l'Energie et des Mines lors de la cérémonie de signature. Il a cependantdemandé aux représentants des groupements internationaux de respecter les délais de réalisation. Chakib Khelil a souligné au sujet du second contrat lié à l'élimination des gaz torchés qu'il permettra à Sonatrach de répondre «aux normes» qui seront en vigueur dès 2012 en matière d'extraction de CO2 des gaz pour la protection de l'environnement. C'est, a-t-il ajouté, pourquoi nous considérons que ces deux contrats sont d'une «extrême importance» pour le pays. Le président-directeur général de Sonatrach a affirmé, lui, «l'engagement» du groupe qu'il dirige à «préserver l'environnement» des bouleversements climatiques et «la santé» des populations riverains. Avec le projet de Haoud Berkaoui, Sonatrach avance résolument vers l'objectif fixé de récupérer la «totalité» des gaz associés produits sur ses gisements et de réduire à zéro le taux des gaz torchés, a-t-il expliqué. Il est utile de mentionner dans ce registre que la nouvelle loi sur les hydrocarbures, adoptée par l'APN en 2005, interdit formellement le torchage et fixe le délai de mise en conformité pour les anciennes installations à 2012. Sur un autre plan et dans une déclaration faite en marge de la cérémonie de signature de ces deux contrats, Chakib Khelil a réaffirmé ce qu'il disait il y a quelques mois au sujet des cours de pétrole : les prix du pétrole brut évolueront entre 65 et 70 dollars le baril jusqu'à la fin de l'année 2009 et connaîtront une nette hausse à partir du début 2010. Le ministre a toutefois nuancé son propos en soulignant qu'il est difficile de «prévoir le marché». Il a par ailleurs mis en exergue «l'extrême volatilité» des cours en ce sens que le marché «reste sensible» aux facteurs tels que les cours du dollar, actuellement en baisse, ou une éventuelle dégradation de l'économie mondiale qui risque d'influer négativement sur les prix du brut. Les cours du pétrole vont «très probablement dépasser le niveau de 70 dollars» le baril à partir de l'année 2010, à la faveur d'une reprise de l'économie mondiale, a-t-il dit. Y. S.