De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Par manque de moyens, de centre d'intérêt ou d'imagination, le lancement de revues culturelles dans la wilaya de Bouira tarde encore à connaître un départ ou même une simple tentative. En dehors de la presse hebdomadaire et quotidienne qui alimente le marché, ainsi que quelques revues éditées à Alger ou dans d'autres wilayas, attirant un nombre réduit parmi le lectorat, le créneau de revues spécialisées, au niveau de la région, est encore à la traîne. Alors parler de revues culturelles ou autres périodiques dans le même domaine revient à se mentir. Du côté de la direction de la culture, où l'on persiste à dire que les portes sont ouvertes à toutes les initiatives qui viendraient des hommes de culture ou d'associations de la wilaya, le sujet semble ne pas être encore mûri. Les artistes qui ont été réunis par le secteur, lundi dernier, à l'occasion de la Journée mondiale de l'artiste au niveau de la maison de la culture, n'ont soufflé mot au sujet de l'inexistence d'une revue culturelle dans la wilaya. A vrai dire, ces derniers ne sont préoccupés que par les problèmes qu'ils rencontrent dans la présentation de leurs produits et d'être en contact permanent avec leur public. Ainsi, en dépit des promesses qui leur ont été faites pour qu'ils se rapprochent de la direction de la culture, certains d'entre eux continuent encore de se plaindre de la marginalisation. D'un autre côté, chez les rares associations culturelles actives au niveau de la wilaya, à l'image de l'association pour l'archéologie et l'histoire, la création de revues et de périodiques pour promouvoir la pratique culturelle sous ses différents aspects et mettre en valeur le patrimoine culturel existant dans la wilaya, n'est pas encore au menu, et ce, malgré le fait que la loi les autorise à éditer des revues ou autres supports concernant leur champ d'activité et aussi de l'existence d'un dispositif d'aide de l'Etat. Restent alors les initiatives individuelles -ô combien rares- qui peuvent émaner d'hommes de culture ou de gens qui avaient, par le passé, fait un passage dans la presse. Là encore, le projet emballe peu d'initiateurs. Ceux qui ont cru pouvoir le réaliser ont vite déchanté à cause de certaines contraintes, d'abord administratives, pour l'édition d'une revue, du fait que l'autorisation est conditionnée par la création d'une agence de communication et de publicité pour avoir droit à la délivrance d'un registre du commerce avant d'être confronté aux problèmes de financement, de promotion et de distribution. Comme l'a indiqué O. G. de Lakhdaria, qui a tenté, avec des partenaires, de lancer une revue pluridisciplinaire sur la wilaya de Bouira. Pour l'instant, certains secteurs au niveau de la région se contentent de bulletins d'informations édités pour faire connaître leurs activités auprès des citoyens. C'est le cas de l'ODEJ qui a mis au point, avec des moyens peu consistants, un périodique concernant les activités du secteur de la jeunesse. Et aussi du secteur de l'éducation qui édite à chaque Festival de la poésie et la prose scolaire, la revue Echo. Toujours dans le milieu scolaire, il y a lieu de revenir sur l'initiative de création d'une revue trimestrielle par les élèves du lycée Hamza El-Allaoui de Bouira. Cette initiative qui en est à son second numéro comporte un ensemble de préoccupations constatées par les élèves du lycée dans les domaines pédagogique, culturel, social et environnemental. Cependant, il faut signaler que ces tentatives sont destinées à un public restreint et ne connaissement pas une large distribution au niveau local, les revues éditées sont remises à titre gratuit et ne disposent pas d'une structure ni d'une envergure de revue.