De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Une journée de formation et de sensibilisation aux droits de la femme dans la législation du travail en Algérie s'est tenue hier au niveau du siège de l'Union générale des travailleurs. Initiée par l'Association du rassemblement contre la «hogra» (Rachda), qui est aussi la créatrice de la maison Nedjma à Constantine, un espace voué à la détresse des femmes, la rencontre a vu la participation des membres de l'UGTA, du directeur de l'Inspection du travail, outre la présence de Mme Abbas Houria, juriste qui a présenté un thème ayant un lien avec la discrimination en milieu professionnel, et de maître Zouli Sihem, avocate, qui s'est penchée sur la problématique taboue, celle «du harcèlement sexuel dans la législation algérienne». Sur ce dernier point, l'oratrice mettra en relief l'existence d'un seul amendement mais qui souffre de déficit. D'autre part, elle insistera sur le fait que la personne lésée devrait matérialiser sa plainte par autant de preuves tangibles «souvent difficiles à récolter». Une situation qui met en relaxe la majorité des accusés près les parquets faute de témoignages palpables. Pourtant, ce phénomène existe bel et bien dans des entreprises ou autres organismes. Le secrétaire de l'Union des travailleurs algériens n'a pas manqué de rappeler que «sa section syndicale accueille quotidiennement des dizaines de plaintes soulevant ce sujet», soit une raison parmi d'autres qui, selon lui, devraient pousser la femme travailleuse à chercher ses droits en usant des prérogatives que lui confère le code du travail. D'ailleurs, dans ce chapitre, M. Koureiche, directeur de l'Inspection du travail, éclairera sur les lois en faveur des travailleuses, notamment la 90/11 quand il s'agit de droit à «l'intégrité physique et morale avec ce droit à une protection contre toute discrimination pour occuper un poste autre que celle fondée sur son aptitude et son mérite tout en ayant droit à la promotion dans son travail». D'autres points étaient également épluchés, comme les congés de maternité, le travail de nuit, la surveillance médicale, l'hygiène et la sécurité, le droit syndical. Par cette batterie de mesures, «la femme est prémunie à 100% en milieu professionnel», a-t-il soutenu. Cependant, la direction du travail ne détient pas de chiffres concernant d'éventuels dépassements causés à cette frange de travailleurs en milieu professionnel. Pourtant, la réalité est tout autre, révèle l'UGTA, qui accuse le secteur privé d'user de la sueur de la gent féminine pour des rétributions dérisoires en deçà du salaire minimum garanti. «Il appartient aux femmes de consolider leurs rangs en s'organisant davantage dans différentes sections syndicales pour mieux défendre leur avenir», réitère le secrétaire général de l'Union.