De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani La direction de la pêche et des ressources halieutiques de Annaba suit de près les développements que connaît l'affaire des trois bateaux turcs arraisonnés par les gardes-côtes au large, dans les eaux territoriales algériennes. Ainsi, l'on apprend auprès de cette administration que le premier bateau, Aquadem 2, navire de ravitaillement, est toujours à quai au port de Annaba avec son équipage consigné à bord. Les deux autres, des remorqueurs, sont immobilisés, ainsi que leurs équipages, au large à quelques miles de la côte. «L'enquête se poursuit et est menée par les gardes-côtes, seule autorité maritime habilitée à intervenir dans ce type d'affaires», déclare M. Ammi Amara, directeur de la pêche de la wilaya d'Annaba. «Ce qui est sûr, c'est que de fortes amendes seront infligées, en dehors de ce qu'aura décidé la justice sur la base des éléments qui lui seront fournis.» S'agissant des quantités de thon saisies (210 tonnes), le responsable nous dira que l'Algérie est tenue de respecter la convention signée avec la commission internationale de sauvegarde des espèces de thonidés (ICAT) «Toutefois, précise-t-il, les quantités saisies ne seront pas comptabilisées dans le quota de pêche de cette espèce accordé à notre pays puisqu'il sera procédé au relâchage desdites quantités dès la conclusion de l'enquête.» Pour rappel, en plus de l'Aquadem 2, deux autres bateaux turcs ont été arraisonnés par les gardes-côtes algériens, il s'agit du Certer Ahmet 1 et du Abdi Baba 3, dont l'un d'entre eux remorquait une cage de 40 mètres de large et de 50 mètres de profondeur qui contenait 210 tonnes de thon rouge vivant. Cette importante quantité a été transbordée d'un thonier algérien El Djazair, qui avait procédé à cette transaction illicite dans les eaux territoriales algériennes. Ce bateau, propriété d'un armateur algérien, l'un des 17 titulaires d'une licence de pêche au thon en Algérie, avait été à son tour arraisonné, il y a quelques jours, au large de Bouharoun, un port de la wilaya de Tipasa. Le déplacement de l'ambassadeur de Turquie à Annaba, mercredi passé, n'est pas fortuit, puisqu'il avait pris contact avec les autorités dans le but de s'enquérir de la situation de ses concitoyens avant de repartir sur Alger pour essayer de dénouer cette affaire. Selon un spécialiste du droit maritime international, ces bateaux risquent la saisie pure et simple et les équipages sont passibles de poursuites judiciaires qui peuvent éventuellement aboutir à des condamnations. Les pêcheurs de Annaba, premiers concernés dans cette affaire, qui touche de près leur profession, se disent satisfaits et soutiennent les gardes-côtes dans leurs activités de surveillance pour réprimer toute pêche illicite dans les eaux territoriales algériennes.