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Le comité de cosméto-vigilance pour lutter contre les produits contrefaits tarde à naître Alors que le phénomène prend de l'ampleur et s'empare du marché
Photo : Riad Par Rachida Merkouche La contrefaçon fait fureur dans notre pays. En dépit de l'existence d'un cadre juridique pour lutter contre ce phénomène, le marché des produits contrefaits est florissant. Il est même arrivé à concurrencer le marché légal. Aucun produit n'est épargné. Ni les appareils électroménagers, ni la pièce détachée, ni les logiciels, ni les médicaments, ni les cosmétiques… La liste de tous ces articles qui sont écoulés très aisément est longue. L'informel attire de plus en plus les citoyens qui pensent plus en termes de prix et d'accessibilité. Certains produits sont un véritable danger pour la santé, comme c'est le cas des cosmétiques. Shampoings, crèmes hydratantes et solaires, maquillage, déodorants et parfums se déclinent dans toutes les marques mondiales, françaises notamment, à des prix qui ne reflètent nullement ces dernières. Les articles supposés «haut de gamme» sont exposés sur les trottoirs, à même le sol. Les consommateurs s'y bousculent, trop heureux de posséder des marques bien en deçà de leur coût réel. En cette période de l'année, ce sont les fameuses crèmes censées barrer le chemin aux rayons ultraviolets qui ont la cote. Leur usage est très répandu et leur nocivité ignorée par un grand nombre d'utilisateurs et d'utilisatrices. De nombreux cas de brûlure de la peau atterrissent dans les hôpitaux, dans les services de dermatologie. Des visages endommagés par ces préparations à la composition douteuse, des bras et des mains dont la peau est esquintée, et parfois tout le corps auquel on voulait donner une couleur dorée sous le soleil. Les dégâts sont souvent irréparables. Pourtant, les étals continuent à envahir les rues et les vendeurs à écouler leurs marchandises contrefaites. Et surtout, les importateurs persistent à aller à contresens de la loi en continuant à introduire ce genre de poison sur le territoire, alors que les pouvoirs publics demeurent impuissants face à ce type de commerce qui nuit à l'économie nationale et constitue un danger pour la santé publique. Le comble, c'est que des produits cosmétiques contrefaits sont vendus même en pharmacie, comme cette crème importée d'un pays du Moyen-Orient et à l'origine de cas de lésions graves sur des femmes qui étaient plutôt tentées par ses vertus éclaircissantes. C'est dire la gravité de la situation. Des spécialistes en médecine ne cessent de tirer la sonnette d'alarme et d'appeler leur tutelle à mettre sur pied un comité de cosméto-vigilance pour le contrôle des produits cosmétiques, comme c'est le cas pour les médicaments. En vain. La création de ce comité aurait pour finalité d'intercepter les articles contrefaits et d'empêcher leur commercialisation. L'appel reste sans écho à ce jour.