Le baril de pétrole à plus de 140 dollars offre à l'Algérie une manne financière jamais égalée. Avec des réserves de changes qui s'élèvent à plus de 110 milliards de dollars, le pays dispose incontestablement d'un important atout qui pourrait lui assurer l'essor économique tant attendu. Les pays du Golfe qui engrangent, plus que l'Algérie, un surcroît colossal de la manne pétrolière ont saisi cette occasion inespérée pour injecter pas moins de 3 200 milliards de dollars dans des investissements divers, essentiellement les services, notamment la téléphonie, les transports et le tourisme. La part des secteurs non pétroliers en pourcentage du PIB, en 2008, s'élève au Bahreïn à 77,4%, aux Emirats arabes unis à 64,6%, à Oman à 56,6%, en Arabie saoudite à 46,9%, au Koweït à 45,1 et au Qatar à 36,5%. Au même moment, les responsables algériens font un constat d'échec, sinon celui d'une panne de leur machine de relance économique. Indéniablement, les pouvoirs publics peinent à trouver la clé qui leur permettrait de sortir de l'économie de la rente pétrolière. Pour preuve, 98% de nos recettes proviennent des exportations des hydrocarbures. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles n'ont pas dépassé le milliard de dollars en 2007. Un examen plus approfondi laisse voir que 60% de ces exportations proviennent des dérivés des hydrocarbures et des produits des mines, notamment les solvants, la naphtaline, les aromates, les nitrates et les phosphates. Indéniablement, les pouvoirs publics doivent trouver la formule qui leur permettrait d'éviter que l'aubaine de la généreuse manne pétrolière ne se transforme en une malédiction pour l'économie nationale. Incontestablement, l'Algérie se doit de développer ses PME/PMI pour pouvoir sortir du schéma classique de la rente pétrolière. Le développement de ce secteur ne peut se faire sans le renforcement des capacités des PME exportatrices ou à fort potentiel exportateur et sans le soutien de la professionnalisation de leurs démarches de développement international à travers la formation aux métiers de l'exportation, l'information commerciale et la prospection des marchés extérieurs. Le programme «Optimexport», lancé hier, semble s'inscrire dans cette optique. D'un coût de 2,1 millions de dollars, ce programme, cofinancé par le ministère algérien du Commerce et l'Agence française de développement (AFD), s'inscrit dans le cadre du dispositif mis en place pour la promotion des exportations hors hydrocarbures dont le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), l'agence Algex, l'assureur risque Cagex. Ce programme donnera-t-il le signal de la mise sur les rails de la locomotive d'une autre ère que celle d'une économie dépendante du pétrole ? L'avenir nous le dira. G. H.