Photo : Riad Par Hasna Yacoub La décision d'extradition d'Abdelmoumène Rafik Khalifa prise par la justice britannique, jeudi dernier, est «une victoire pour la justice algérienne. Il s'agit là d'une attestation d'excellence octroyée par la justice britannique à son homologue algérienne». C'est en ces termes que le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a qualifié, hier, en marge des travaux de l'APN, ce jugement. Rappelant encore une fois qu'il s'agit là d'une décision de justice au sujet de laquelle «il n'y a aucun commentaire à faire», Tayeb Belaïz a reconnu à la justice britannique son indépendante et son impartiale. «Je pense qu'une fois le contenu du jugement connu, il sera établi que la justice algérienne dispose de toutes les garanties pour la tenue d'un procès équitable et c'est le plus important». Questionné sur la suite qui sera donnée à l'acceptation de la demande algérienne d'extradition de l'ex-patron du groupe Khalifa, le ministre a expliqué que le ministère de l'Intérieur britannique sera chargé de communiquer la décision du tribunal londonien au condamné et ce dernier aura quatorze jours pour introduire un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême. «Il ne s'agit pas d'un appel mais d'un pourvoi en cassation et la Cour suprême britannique ne statuera pas sur les faits mais dit le droit et vérifie s'il n'y a pas d'éléments nouveaux.» Autrement dit, la Cour suprême devra vérifier si la loi a été respectée dans la prise de cette décision de justice. Le ministre estime que dans le meilleur des cas, deux séances seront consacrées à cette procédure. Dans le cas où la Cour suprême britannique valide la décision du juge Timothy du tribunal londonien de Westminster, Abdelmoumène Khalifa sera alors extradé vers l'Algérie. Il aura droit à un nouveau procès après introduction d'une opposition à sa condamnation à la réclusion à la perpétuité par le tribunal criminel près la cour de Blida en mars 2007. Abdelmoumène Khalifa devra répondre des chefs d'inculpation qui lui sont reprochés, à savoir faillite frauduleuse, association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux… A préciser par ailleurs que l'avocate de Rafik Khalifa, Anna Rothwell, avait, immédiatement, après le prononcé du jugement, annoncé son intention d'introduire un pourvoi auprès de la Cour suprême britannique mais aussi faire appel auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme. Dans tous les cas, et une fois l'ex-milliardaire remis entre les mains de la justice algérienne, son procès s'annonce plein de révélations à en croire les déclarations même de Rafik Khalifa. Ce dernier avait menacé de «divulguer des noms» pour démontrer «une complicité à haut niveau». Il avait même affirmé que toute cette affaire «était une affaire montée de toutes pièces». Une fois à la barre, Rafik Abdelmoumene Khalifa pourra raconter sa version des faits.